Un NÂYOU C'était un endroit
où l’on « nayait » (noyait) le chanvre pour le faire « rouir » (pourrir).
D’autres noms se rapportent à ces lieux également nommés « mares aux
chanvres » : Nâyu, routoir, rouissoir, naigeou, naijeu, nassa ou encore
zue ... Et chacun, bien sûr, tient à son appellation...
Le Nâyou et le Morvan
Aux environs de Corcelles (71)...
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les vestiges d'un nâyou... |
... où
l'on apperçoit encore la source.
Le Morvan possédait un grand nombre de Nâyou, des lieux
humides, des creux généralement alimentés par une source dans lesquels on
plongeait le chanvre pour le rouir.
La source, plutôt que l'eau dormante, permettait de
rouir le chanvre en conservant une certaine clarté et pureté à l’eau de
macération, évitant ainsi les odeurs par trop nauséabondes (mais polluant
toutefois copieusement les eaux en aval...).
Beaucoup de fermes possédaient un nâyou, plus ou moins proche selon
l’emplacement de la source.
La récolte du chanvre
Il était cueilli en juillet-août (chanvre
mâle) et en septembre-octobre (chanvre femelle), le premier pourrissant
(rouissant) plus rapidement (6 à 8 jours contre 10 à 12 pour le second).
Les graines (chenevis) étaient récupérées pour les animaux ou pour la
prochaine semence.
Le rouissage
C’est la macération que subissent des
plantes dites « textiles » telles le lin ou le chanvre.
Cette macération aide à séparer l’écorce filamenteuse de la
fibre. Son but est donc de décoller la fibre (le faisceau de fibrilles) de
l'aubier (le bois de la tige) en dissolvant le ciment qui les lient (la
pectose).
Elle devait être arrêtée avant que la plante ne devienne brunâtre et
perde toute résistance.
Le moment idéal étant particulièrement difficile à cerner (à l’époque),
les plantes étaient généralement sorties avant complet rouissage.
Cette phase étant terminée, les plantes étaient étendues dans les
prairies pendant quelques jours afin de sécher avant être ramassées et
suspendues dans les greniers.
L'hiver, le chanvre était broyé pour
séparer la filasse (externe) de la chenevotte (interne). Pour faciliter cette
manoeuvre, le chanvre était chauffé devant la cheminée (dans des fours par la
suite...).
Les fibres étaient ensuite peignées puis nettoyées au
lisseur et mise en balle prêtes à être commercialisées..
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