Pâques

Pâques



 C’est en 325 que fut établie la date précise du jour de Pâques, lors du concile de Nicée réuni par l’empereur Constantin.
« Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. »
Le calcul est par trop complexe pour que je tente une explication, sachez simplement que la date (récente et en occident) la plus précoce fut le 23 mars 2008 et la plus tardive le 23 avril 2000

Les rites de la semaine sainte

C’est la semaine précédant le dimanche de Pâques.

Durant ce temps et parmi tous les rites observés en cette période, il en est un particulièrement suivi et remarquable, le silence des cloches.

En effet, l’Eglise a considéré que, pendant la Passion du Christ, leur sonnerie devait demeurer silencieuse.
Cette coutume perdure depuis le Moyen-âge.

Mais où sont les cloches ?

Cet intrigant silence ne manque pas d’amener les enfants à demander « Pourquoi… ? »

Et depuis le moyen âge on leur rétorque « qu’elles sont parties à Rome (et que le Pape les bénirait avant leur retour…) »…
Ce qui conduit inévitablement à un nouveau « Pourquoi… ? »

Alors pourquoi… ?

Pas simple…
À la fin du repas de Pâques (Pessah), ce repas bien connu et appelé la « Cène », Jésus se rendit avec ses disciples à « Gethsémani », une oliveraie située sur les rives du Cédron et appelé aujourd’hui « Le Mont des oliviers ».

Il demanda à ses disciples « de rester ici » et en emmena 3 avec lui (Pierre, Jacques et Jean).
Tous s’assoupirent et Jésus resté seul implora Dieu afin qu’il éloigne de lui « la coupe de l’agonie et du chagrin » (la souffrance par anticipation, l’idée de sa mort prochaine) et pardonne les péchés des hommes.

Le lendemain, Jésus fut livré aux Romains par Judas, jugé et crucifié.

C’est donc pour célébrer les heures de « Gethsémani » que, pendant trois jours et en signe de deuil, les cloches sont condamnées au silence.

Toutefois en certains lieux, cette coutume était détournée et le silence n’était pas respecté puisque l’on avait pris habitude de remplacer les sonneries des offices par le bruit de crécelles.

 Bon, elles reviennent quand ?

Dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques.

Elles sonnent (carillonnent) pour annoncer « la joie de la résurrection du Christ ».

Seulement, puisque depuis des lustres on a dit aux enfants qu’elles reviendraient avec des friandises qu’elles disperseraient et même qu’elles cacheraient dans les jardins et les prés, il faut bien assumer…


Joyeuses Pâques
(Image ancienne Wikipédia)

Si chez nous les cloches ont cette tâche redoutable, dans d’autres pays c’est au « Lapin de Pâques » que revient cette distribution.
C’est le cas de La Suisse, de l’Autriche, du Brésil et de l’Allemagne (sauf en Bavière où cette tâche est dévolue au coq, en Thuringe et en Westphalie où c’est le renard qui officie…etc.).
Là, expliquer pourquoi les cloches sont parties et reviennent sans les œufs relève d’une autre coutume…

Les œufs de Pâques

Il s’agissait jadis de simples œufs de poule, cuit dur de préférence (quoi que quelques œufs crus ajoutaient parfois au comique…) et généralement décorés.

C’était le cas jusqu’au XIXème siècle où les œufs étaient décorés (surtout dans les campagnes) avec des couleurs naturelles :
- Pour le rouge on utilisait de l’oignons coupés en tranches (des rouelles) que l’on faisait cuire, une décoction de racine de prunier ou encore du bois de Campêche,
- Pour le violet, c’était de la betterave, des violettes ou du « Bois du Brésil »,
- Pour le rose, les épluchures de radis faisaient l’affaire,
- Pour le vert, des feuille d’orties ou de lierre,
- Pour le brun de la chicorée
et toutes sortes de techniques étaient utilisées pour réaliser les motifs, application de cire, enrobage de mousseline etc…

Mais il y avait plus complexe.
-Dès le XVIIIe siècle, les œufs (frais) étaient vidés puis remplis de chocolat liquide.
A ce propos, il faut bien dire que le « gobage » d’œufs crus s’est un peu perdu. Dommage c’était pourtant bien agréable…

Ces œufs ont naturellement fait place à une multitude de répliques en chocolat et autres délices.

-En 1847 les frères Fry (Francis, Richard et Joseph Fry), probablement les premiers chocolatiers au monde, inventent un mélange « sucre, beurre de cacao, chocolat en poudre » permettant l'obtention d’une pâte molle que l'on peut verser dans des moules.

A partir de cet instant, l’association de l’œuf à la poule puis bien évidemment au lapin devint naturelle.

Quelques dictons

Comment ne pas commencer avec le fameux « Noël au balcon, Paco Rabanne »

Plus raisonnablement :
- Noël au balcon, Pâques aux tisons
- A Noël moucherons, à Pâques glaçons
- Pâques longtemps désirées sont en un jour tôt passées
- Quand Mardi-gras est de vert vêtu, Pâques met des habits blancs

Ou encore une parole d’enfant :
- Est-ce que la maman d’un œuf de Pâques c’est une poule en chocolat ?

Sources documentaires

- Documentation personnelle
- Wikipédia
- Joseph Bruley : Morvan cœur de France