Quarre les Tombes


  
Village typique du Morvan situé sur une colline bordée par deux vallées,
posé sur le département de l’Yonne.
Vauban aurait dit « que le pays était bosselé ».

Situation

- La colline granitique qui accueille le village à 450 mètres d’altitude aurait plutôt tendance à l’exposer aux vents froids.



- Elle est longée par la Cure (affluent rive droite de l’Yonne où elle se jette à Cravant) et le Trinquelin (Le Cousin, affluent de la Cure, alimente le lac de Saint-Agnan. C’est à la sortie de ce lac qu'il prend le nom de Trinquelin. Il reprend le nom de Cousin 13 kilomètres en aval, à sa jonction avec la Romanée).

Origines

- La commune aurait eu pour nom « Careacum », « Quarreia », « Quadriacum » puis « Carré-les-Tombes » ou « Saint- Georges-lez-Carré-les-Tombes jusqu’au 18ème siècle.

- Le surnom, puis le nom officiel, de ce village provient incontestablement du grand nombre de sarcophages vides installés autour de l’église Saint Georges (peut-être aussi de la légende entourant la bataille de Chalaud qui eut lieu contre les Normands…). Ces sarcophages – tous vides, peut-être des cénotaphes (cercueils vides empilés sur une dépouille) - auraient été plus de 2 000 et auraient été mis à jour lors de la création d’un cimetière.

- Ils proviendraient de la carrière de Champs-Retard située à quelques kilomètres de là, près de Dissangis (voir le paragraphe «Tourisme»).


Quelques sarcophages...


... parmi les 112


- Le fait qu’autant de sarcophages vides aient pu être mis à jour aurait deux explications :
- La première est tout simplement que ces tombes de pierre auraient été une « spécialité industrielle de la région » depuis les mérovingiens.
- L’autre aurait pour théorie un lieu d’inhumation (sacré ou inhumation sous la protection de Saint Georges…) où l’acidité naturelle du sol aurait détruit les restes des ossements. Le corollaire de cette seconde explication étant que de probables pillages auraient vidé les sarcophages de leurs éventuels contenus, armes ou objets divers.

Un peu d'histoire

- En 706, Quarré alors possession de « Corbon » et du seigneur de Corbigny, fut léguée à l’Abaye de Flavigny.

- En 840, la mort de Louis le débonnaire fut le départ de nouveaux troubles dans le royaume de France. Trois de ses « sympathiques » enfants se firent une guerre à outrance pour le partage des terres et titres.
Jacques Félix Baudiau, curé de Duns-les-Places et historien du Morvan précise dans son ouvrage :
« Ses trois fils dénaturés se firent pour le partage de ses états, une guerre à outrance qui se termina à Fontenai par une bataille sanglante où cent mille Français se firent égorger pour la querelle de leurs princes » .
La bataille de « Fontenai » aurait eut lieu en 841 sur le territoire de l’actuelle commune de Fontenoy-en-Puisaye (89).
Un obélisque commémoratif y a été érigé sur lequel on peut lire :

«PRAELIUM AD FONTANETUM DCCCXLI »
(Lutons pour Fontenoy 841)

«Son piédestal précise également :
« ICI FUT LIVRÉE LE 25 JUIN 841
LA BATAILLE DE FONTENOY
ENTRE LES ENFANTS DE LOUIS LE DÉBONNAIRE.
LA VICTOIRE DE CHARLES LE CHAUVE
SÉPARA LA FRANCE DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
ET FONDA L'INDÉPENDANCE
DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE »


Photo "Touring Club de France"
antérieure à 1905

- Le quatrième fils de Louis, Charles le Chauve hérita du Morvan, lors du partage de l’Empire en 843, et rendit de nombreuses terres à l’abbaye de Saint Martin d’Autun qui le porta longtemps en estime.

- A cette époque, les Normands conscients des brouilles qui perduraient et mettaient la France en péril, pénétrèrent sur le territoire et se livrèrent à de nombreux méfaits.
Excédé, l’évêque d’Auxerre aidé de ses vassaux et de seigneurs du pays les attaque par surprise dans les monts du Morvan et les force au combat à Quarré-les-Tombes.
La terrible bataille qui s’en suivi fit près de 6 000 morts. Poursuivis jusqu’à Chalaud, les écumeurs durent accepter un combat qui fut leur dernier.
L’histoire raconte « qu'il crût un buisson d'épines sur le tombeau de chacun des infidèles et que des tombes envoyées du ciel couvrirent le corps de chaque soldat chrétien mort pendant l'action. »

- Les légendes sont souvent des explications simplistes, celle-ci aura probablement permit d’expliquer la présence des nombreuses tombes de Quarré et de donner un surnom au village.

- Au 11ème siècle, les Barons de Quarré, seigneurs de Chastellux, prirent à leur tour possession des terres de Quarré.

- Au 12ème siècle « Quarréia » aurait appartenu à une famille de même nom, dont le premier seigneur connu fut Arlérius de Quarré.

- En 1190 Arlérius de Quarré lègua une partie de son domaine (bois et droits d’usage) à l’Abbaye de Reigny avant de rejoindre Vézelay d’où il partit se croiser en compagnie d’autres seigneurs bourguignons.
Sa sœur, Agnès de Quarré, fit également don du droit d’usage de ses terres à cette même abbaye.

- En 1236, après avoir vainement tenté de reprendre aux moines une partie des donations qui leur avaient été faites, les enfants d’Arlérius (Guillaume, Robert, Guy et Jean de Quarré) abandonnèrent leurs ambitions.

- En 1245, Henri et André de Quarré (qui léguera également un bois à l’abbaye de Reygny 4 ans plus tard) confirmèrent cet abandon en présence de l’évêque d’Autun, Guy de Vergy.

- En 1297, Jean de Quarré cèda lui aussi un bois à l’abbaye de Reigny.

- En 1324, Alix, fille de Isabelle de Quarré (celle-ci fille de Jean de Quarré), épousa l’écuyer Guillaume de Villiers qui reprit ainsi le domaine.

- En 1333, Agnès de Quarré, également fille de Jean de Quarré, épousa Jean de Poussains qui donna lui aussi une partie de ses dîmes et possessions.

- Le 7 janvier 1477, après la mort de Charles le Téméraire devant Nancy, le Comté d’Avallon ainsi que toute la province se rallia à la couronne et Charles VIII en devint ainsi le seigneur.

- En 1550, le Bourg de Quarré les Tombes ne compte que 22 feux (feu-fiscal, foyer familial, foyer fiscal).

- Les sources mentionnent également en 1564, un certain sergent Mangeot Quarré.

- En 1570, Cyprienne de Quarré, épouse de Jean de Gorrelier.

- Le règne de Marie de Médicis, Régente de 1610 à 1614, son changement de système politique et ses dépenses somptuaires, ont provoqué une grogne féroce contre le gouvernement. Les seigneurs du Morvan redonnèrent une allure guerrière à leurs châteaux et assurèrent des guets. Le Château de Chastellux de part sa position attirait les convoitises.

- Le 13 novembre 1615, un certain « Capitaine Pantin » qui sillonnait la région, profita de ce qu’Olivier de Chastellux fut sorti de son château, pour s’en emparer. Apprenant la nouvelle, le seigneur attaqua la place, repris ses biens, non sans que le Capitaine y laissât la vie.

- En 1621, Hercule, fils d’Olivier de Chastellux , obtint du roi Louis XIII l’érection de la Baronnie en Comté

- En 1628, Antoine de Quarré, époux de la fille de Louis de Marcheseuil, seigneur de Varolles, hérita du fief de son beau-père.

- Les textes parlent également de Pierre Mathieu Quarré, sieur de Charnay et de Sommant, lieutenant au Régiment d’Aquitaine et de Laurent Quarré, notaire royal à la résidence de Blain-lès-Roussillon.

- En 1719, une dysenterie causée par les grandes chaleurs emporta plus de trois cents personnes dans la paroisse.

- En 1745, c’est encore la nature qui apporta son lot de tristesse. Un orage terrible selon l’abbé Courtépée, « un orage comme de mémoire d’homme on n’en avait vu d’aussi terrible, un orage qui dans ses flancs ténébreux portait l’épouvante, et la mort se forma tout à coup du côté de l’Ouest sur Châtillon en Bazois ».
L’orage fit de nombreuses victimes, tout fut ravagé entre Châtillon en Bazois et Sainte-Reine. Les campagnes étaient couvertes de débris, les maisons détruites.

- S’en suivit une non moins terrible épizootie qui terrassa 98% du cheptel morvandiau. Le bétail restant suffit à peine à cultiver les terres.
La foire d’Ouroux de septembre 1745 ne présenta en tout que 7 chèvres.

- En 1784, décès d’un certain Quarré de Dracy.

- Ce serait en 1863 que le château de Quarré aurait été détruit (« ...que la motte fut nivelée »).

Quelques hameaux

La commune ne compte pas moins de 37 hameaux répartis sur quelques 4600 hectares (dont prés de 1500 couverts de forêts), avec moins de 20 habitants au km².
Passée de 2370 habitants en 1846 à 720 en 2009, la ville à perdu 67% de sa population en 150 ans.

Parmi ces hameaux citons :

- Les Brizards, dont l’auberge a longtemps été animée par Lulu Charleu.

- Les Iles-Ménéfriers, 
Le pont sur la Cure mérite le détour. 
 

 
La Cure aux Iles Menéfriers...


...un endroit sympathique


- Les Lavaults, célèbres pour son auberge mais aussi pour la chapelle Saint-Eptade (abbé de Cervon) reconstruite en 1861 par l’Abbé Henry. 
Cette chapelle ne fut utilisée qu'une quarantaine d'années avant de tomber définitivement en ruines en 1920.

Dans un autre registre, on peut aussi voir une curieuse niche en pierre au bord de la route.

- Les Valtats, ce nom serait celui d’une famille ramenée de Champagne par Olivier de Chastellux revenant de Thiérache en 1610 et dont les premiers migrants furent établis à Bussières, terre des seigneurs de Jaucourt originaires de Champagne.
Selon Jacques Félix Baudiau :
« Ces lieux furent défrichés en partie en 1612 par des gens qu’Olivier de Chastellux amena de la Thierrache, pays ruiné par les guerres et auxquels il distribua des terrains pour y bâtir, moyennant une livre de bellemain par arpent, la tierce de leurs grains, une poule de coutume, cinq sous de bourgeoisie et le guet et garde autour de son château à peine de douze
deniers par chaque défaut »
« C’est ainsi qu’ont été fondés les hameaux de Queuzon, des Bois de Chastellux et des Champs de Bornoux ».

- Les Vermiraux, fermé en 1910, un orphelinat (voir sur ce site "Les Nourrices") y a été le lieu d’un peu reluisant fait divers de maltraitance infantile. Un procès eu lieu en 1911 mettant en avant les carences de l’administration, les insuffisances et les complaisances des ministres de la III ème république.

Pour mémoire, les ministres de l’époque :

A la santé (équivalent) :
- VIVIANI René, premier ministre du travail, Ministre du Travail du 25 octobre 1906 au 2 novembre 1910 (cabinet Clemenceau 1).
- LAFFERRE Louis, 2e ministre (cabinet Briand 2) du 3/11/1910 au 1er mars 1911.

A l’Éducation Nationale (équivalent) :
- CHAUMIE Joseph, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 7 juin 1902 au 23 janvier 1905
- BIENVENU-MARTIN Jean Baptiste, Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-arts et des Cultes du 24 janvier 1905 au 13 mars 1906
- BRIAND Aristide, Ministre de l'Instruction publique des Beaux-arts et des Cultes du 14 mars 1906 au 4 janvier 1908
- DOUMERGUE Gaston, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- arts du 4 janvier 1908 au 2 novembre 1910
- FAURE Emile Louis Maurice, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 3 novembre 1910 au 1er mars 1911

- Très récemment, en 2007, une thèse, intitulée "Economie des secrets dans une institution éducative et sanitaire de placement d'enfants", a été soutenue à l'Université de Paris VIII par Emmanuelle Jouet.
- Ces regrettables évènements ont également fait l’objet d'une pièce de théâtre

Ere gallo-romaine

- C’est à l’ère Gallo-Romaine que remontent les plus anciens vestiges reconnus d’époque, quatre cercueils rudimentaires
découverts non loin des carrières de Champs Retard, à Rochefort.

Tourisme

L’église de Quarre les Tombes
- La légende veut que cette petite chapelle du 14ème siècle soit dédiée à Saint Georges qui aurait sauvé la ville des Sarrasins.
- Elle fut reconstruite au cours du 16ème siècle puis agrandie au 18ème siècle par le curé Blaise Bégon qui n’en conserva que le cœur, à nouveau agrandie au 19ème siècle par le curé Henry qui lui a donné l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui.


La façade



Détail du fronton


- Olivier de Chastellux, mort en 1617, est inhumé, ainsi que son père, dans l’église de Quarré où l’on peut encore admirer son mausolée.


Le Mausolée


Détails


- L’église Saint Georges abrite également une stèle en marbre noir érigée par le curé Henry en hommage à Blaise Bégon.


2 sarcophages exposés à l'intérieur


Vitrail du coeur


Les sarcophages :
- En latin, « sarcophagus » désignait le tombeau. En grec « » signifiait « mangeur de chair » ou encore « qui consume les chairs ».

- Réalisés généralement en pierre calcaire, les sarcophages utilisés pour les antiques sépultures, auraient eut la particularité d’accélérer la disparition des corps.

- Cette étymologie pourrait étayer une version de l’origine des sépultures par laquelle l’acidité naturelle du sol aurait détruit les restes des ossements (ce qui n’explique toujours pas de manière sérieuse l’absence d’armes ou d’objets).


Le lieu est froid...


...vraiment très froid.


- L’église est entourée de 112 sarcophages (66 couvercles et 46 cuves) provenant des carrières voisines (Champs-Retard). Ils furent placés là à partir du 7ème siècle mais furent néanmoins réinstallés à la suite des travaux d’agrandissement de l’église et du transfert du cimetière en 1869.

L’abbaye De Reigny
- Cette abbaye, dont il est beaucoup question ici, fut créée en 1128 par un moine de Clairvaux, l’abbé Etienne de Toucy et consacrée à Saint Bernard.
- Elle se trouve sur la commune de Vermenton, sur le département de l’Yonne et… en dehors du Parc Naturel Régional du Morvan.

- Cette abbaye qui accueillit près de 300 moines, fut particulièrement puissante et prospère, notamment en raison des nombreux dons et legs dont elle a pu bénéficier et de la protection que le Pape Eugène III lui accorda en 1147.

- En 1370, cette protection fut encore renforcée par le Roi Charles V, puis un siècle plus tard par Charles VIII qui en fit une Fondation Royale.

- La guerre de cent ans puis la révolution française (et un peu les Huguenots…) ont réduit les lieux à l’état de ruines.
A noter toutefois parmi ces vestiges :
- Un réfectoire cistercien du 14ème siècle
- La salle et le dortoir des moines
- Le portail du 18ème siècle
- Un pigeonnier du 17ème siècle et ses 2 échelles pivotantes
- Des fouilles laissant entrevoir 2 églises abbatiales des 12ème et 18ème siècles
- Le réseau hydraulique initial qui amène l’eau à contre-sens du cours de la Cure.
L’ensemble a été classé monument historique en 1921.

- C’est maintenant une propriété privée dont le propriétaire, Monsieur Louis Marie Mauvais, en a achevé la restauration.
L’édifice est ouvert au public depuis 1965.

La carrière de Champ-Retard
- Des siècles durant, la carrière de Champ-Retard mais aussi les 11 autres carrières réparties sur la commune de Coutarnoux ont fourni les plus belles pierres.

- Les premiers écrits relatifs à Champ-Retard remontent au 12ème siècle.

- Après une période de flottement à la fin du 18ème et au début du 19ème siècle, un natif de Vezelay, Alfred de Nansouky, modernisa les méthodes d’exploitation permettant à sa société de fournir plus de 10 000 m3 de pierres taillées par an. Les vestiges d’une des usines sont encore visibles à Dissangis.

- L’exploitation, dont le filon aérien épuisé imposait une extraction souterraine plus coûteuse, a cessé entre les deux guerres. Seules les exploitations voisines de Massangis, toujours à ciel ouvert, continuent de fonctionner.

- Aujourd’hui propriété privée, les carrières aménagées en base de loisirs, ont trouvé une nouvelle jeunesse.

La roche aux fées :
Connus pour l'amas de roches appelées Roche-des-Fées ainsi que pour avoir été un haut lieu de la résistance en Morvan pendant la seconde guerre mondiale.
Un très curieux assemblage de roches. L'oeuvre des fées ou leur repaire ?

 
La Roche des Fées

 
La Roche des Fées


Le Parc à daims :
Une superbe ballade en famille
Le tour du parc vous prendra environ 1 heure


Des animaux très familiers...


...surtout si vous avez quelques croutons de pain...


A voir également :
Une croix en fer forgé, calvaire dont le socle est composé de 4 marches en granit, et la façade d'une ancienne chapelle située en face de la croix, légèrement à l'écart de la place du village.
 


La croix


Une ancienne chapelle de 1839

Photos anciennes

         
Photos collection personnelle Joseph Salguero.

Quelques célébrités


Blaise Begon :
- Né le 7 juillet 1737, neuvième enfant de Blaise et de Marie Sainte-Marthe Bégon, il fit ses études au collège d’Avallon puis au Grand Séminaire d’Autun et fut ordonné prêtre en 1761. C’est cette année qu’il sera nommé curé de Quarré-les-Tombes. L’histoire raconte qu’il aidait les paroissiens de ses propres deniers, qu’il offrait chaque mois à dîner à 40 personnes et qu’il portait secours aux malades.

- Blaise Bégon est à l’origine de nombreux travaux dans la ville. Il fait abaisser la place publique de 2 mètres, fait démolir le clocher de l’église situé au-dessus du transept pour le reconstruire au-dessus de l’entrée, remplace les chapelles latérales et abaisse le niveau du sol de l’église, construit une école dans le hameau des Mathieux et fait installer une « sphère armillaire » au presbytère. (Utilisée par les Grecs dés le 2ème siècle avant JC et dont, paradoxalement, le nom vient du latin « armilla » qui signifie « anneau », la sphère armillaire est une combinaison de cercles permettant de représenter certains mouvements des astres).

- Maire de Quarré-les-tombes de 1790 à 1791, il refuse de prêter le serment républicain et se voit condamné à l’exil par la loi du 6 août 1791.

- Il demeurera dans la clandestinité jusqu’au 26 juin 1793, aidé en cela par de nombreux paroissiens, excepté un marchand de bois et un notaire qui lui donnent la chasse et mettent sa tête à prix.
Ce 26 juin, il sera dénoncé par deux hommes succombant au montant de la prime. Arrêté par des hommes de la Garde nationale, il est conduit à Avallon où il sera exposé au pilori. Transféré à Auxerre le 19 juillet 1793, puis jugé et
condamné le 16 août 1793 à 10 ans de détention pour ne pas avoir respecté l’exil qui lui avait été imposé, il est emprisonné jusqu’au 9 mars 1795 (la chute de Robespierre étant intervenue le 27 juillet 1794). Il était alors le dernier prisonnier des lieux.

- Affaibli et malade, il décéda le 12 juillet 1795 au Château de Lautreville mais ne put être inhumé au cimetière de Quarré-les-Tombes. Il repose à Saint-Germain-des-Champs.

Vaast Barthelémy Henry :
- Le « curé Henri », né le 6 février 1797 à Seignelay (89), il est nommé curé de Quarre les Tombes en 1823 par l’archevêque de Sens, Anne-Louis-Henri de la Fare.

- Il est à l’origine, entre 1845 et 1852, de l’agrandissement final de l’église qui la conduira à son aspect actuel. Le coût de ces travaux dépassant allègrement les estimations initiales (+70% et un montant de plus de 56 000 francs de l’époque) ravive les dissensions avec le maire de la commune. La phrase suivante lui serait prêtée : « La Providence est bien avare d'hommes de mérite pour gouverner la commune de Quarré [...] si ce n'est le curé Bégon » .

- Le curé Henry portait Blaise Bégon en telle estime qu’il lui fit ériger une stèle en marbre noir dans l’église.
Il est également, en 1860, à l’origine de la reconstruction de la chapelle Saint-Eptade des Lavaults.

- L’exercice de son Ministère le conduira aussi à la fondation d’écoles de religieuses ainsi qu’à la rédaction de nombreux ouvrages et bibliographies sur la région, ses lieux de cultes ou ses célébrités.

- Le curé Henry est décédé en 1884.

Jacques Félix Baudiau :
- Plus connu comme curé de Dun-Les-Places et comme historien du « Morvand », c’est pourtant à Quarré-les-Tombes que l’abbé Jacques Félix Baudiau est décédé le 17 septembre 1880, alors qu’il passait quelques vacances chez sa soeur.

Lulu Charleu :
- Né à Autun, cet auteur-compositeur, professeur de piano et d’accordéon, animateur de bals et de fêtes en tous genres, a longtemps fait danser le Morvan.

- Ami des grands noms de la musique tels Aimable, André Astier ou encore Eddy Barclay, il a fait, au cours des années 1960, les beaux jours du « Moulin bleu » à Ouroux et de l’ « Auberge des Brizards » de Quarré-les- Tombes qui lui inspira notamment (parmi de nombreux autres succès) la « Polka des Brizards » ou encore « C’est l’auberge des amoureux ».

- Rattrapé par la maladie, il succombera à Paris, à l’hôpital Laennec et sera inhumé au cimetière d’Autun.

Anecdotes

Exploitation minière :

Cette région offre peu de débouchés et d’après quelques anecdotes, il semblerait plutôt que ce secteur coûte plus qu’il ne rapporte.

- Dans son ouvrage sur le Morvan, l’abbé Jacques Félix Baudiau raconte que « Le minerai de fer se remarque au Vernet, près de Sémelay et à Champrobert au nord de Chiddes où il semble avoir été exploité anciennement. On tire à Saint Léger de Fourcheret une poudre d'or ou mica qu'on emploie dans les environs pour sécher l'écriture. La mine qui se trouve presque à fleur de terre s'étend dit-on jusqu'à Quarré les Tombes. »

- Non loin de là, Gaspard Quarré d'Aligny, seigneur d'Alligny-en- Morvan et de Gouloux, né à Dijon le 27 septembre 1605, aurait découvert dans un ravin de son fief séparant les hameaux de « la Place » et des « Guttes-Bonin », une mine de plomb argentifère.
Pour l’exploiter il aurait investi quelques 1 200 livres pour le bénéfice d'un lingot d'argent de 150 écus.

Sources documentaires

Le Morvand, ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée (Jacques-Félix Baudiau – Tome I)