Situation
Les trois ponts
Le village possède
trois ponts.
Le premier, le plus ancien, le pont de
Ternos ou encore vieux pont ou pont romain :
construit au pied de l'escarpement où a été construit le
village, Il enjambe la rivière en un arc surbaissé, une chaussée de type dos
d'âne.
L'origine de sa
construction est imprécise. Ceux qui l'appellent « pont romain »
n'appuient leur appellation sur aucune source valable. Sa forme elle
même n'atteste pas d'origine très lointaine.
Dans son
"Histoire de l'abbaye de
Vézelay", Monsieur Marin précise
qu'il fut construit en 1770. Cette date est confirmée par Monsieur
Piquard-Péguet, dans son "Histoire du département de l'Yonne"
(ses sources semblent
provenir de l'ouvrage de M. Marin). Il précise également que cette date serait
gravée dans la pierre de la margelle (à droite avant de traverser en direction
du bois). D'autres encore attribueraient sa construction à
Vauban.
Il semble qu'en dépit
de recherches sérieuses entreprises par la municipalité, personne n'ait
véritablement détenu des documents précisant son origine. Seule une origine
antérieure à 1770 semble plausible.
Sous ce pont se trouve
un fond appelé le « Crot de Ternos » parfois qualifié "d'abîme" dont
la profondeur est estimée à quatre ou cinq mètres de
profondeur.
Ce pont, classé par
les Beaux-Arts, a été restauré en 1925 grâce à une subvention et à des
souscriptions du Touring-Club, des chemins de fer du P.L.M., des journaux
locaux, de la société des sites de l'Yonne et de la municipalité
locale.
Le second, le plus imposant, le « Grand
Pont » :
Ouvrage d'une hauteur de 35 mètres, il fut construit
à quelques 25 mètres en aval du pont de Ternos. Il franchit la rivière par
un arc en plein cintre de 30 mètres d'ouverture, et supporte la
route sur 70 mètres de long.
Photo "Touring Club de France"
antérieure à 1905
La construction lancée
en 1872, il devait être livré à la circulation en 1873, mais l’échafaudage
monumental réalisé pour ce travail fut détruit par une tempête ce qui provoqua
un important retard dans l’exécution des travaux qui ne furent achevés qu'en
1874.
La pierre employée pour
sa construction a été extraite dans les environs, au lieu-dit
"Champ Brunette".
La construction de la
route et du grand pont ont tiré le village de son isolement :
« Avant, les
communications entre les rives gauche et droite de la rivière, se faisaient
péniblement, par le mauvais sentier qui s'amorce à droite de la route, près de
la tour du petit castel et dévale jusqu'au petit pont. Celui-ci franchi, on
remontait par un chemin rocailleux, appelé "chemin tordu" pour arriver sur le plateau, à l'endroit où se trouve le
monument aux Morts ».
Le troisième, une reconstruction, le pont du
Vearnais :
Il enjambe le ruisseau de
Bazoches et a été réédifié en 1851 après que le précédent, très ancien, ait été
emporté par une crue soudaine. Son architecture ne présente pas d'intérêt particulier
mais, du point de vue historique, on remarque qu'il donne passage à un chemin
qui, à l'origine, était la voie romaine joignant Lyon à Boulogne
(chaussée
d'Agrippa).
Photos de la Roche Percée
L’histoire de Pierre-Perthuis
- Plusieurs objets
(haches en padéite polie, en granit et en silex, perle en pierre, racloir,
perçoirs, pointes de flèches…) ont été découverts sur les lieux-dits "La
Presle" et "Les Petites Roches" et témoignent d'une occupation préhistorique du
site.
- Des objets récupérés
en surface et les vestiges de la voie romaine attestent d'une présence romaine
sur le territoire de Pierre-Perthuis.
Par ailleurs,
Les Fontaines salées très prisées pendant l’antiquité ne se trouvent qu’à 3
km.
C’est, dès le 10ème
siècle, le siège d'une seigneurie située sur la rive droite de la Cure
(Tharoiseau, Menades et Précy-le-Moult) qui prêtait hommage au duc de
Bourgogne.
En face, sur la rive gauche de la Cure, une
autre seigneurie (Pierre-Perthuis, Fontenay-près-Vézelay, Soeuvres, Chalvron,
Nuars, Saizy, Neuffontaines, Flez, prête hommage au comte de Nevers, tout comme
Beaulieu, Beauvoir, et Marsigny.
De 935 à 938, Rotmond, évêque d'Autun, fait ériger le château de
Pierre-Perthuis au moyen de matériaux récupérés sur les anciennes villas
gallo-romaines et l'abbaye de Cure toutes proches.
Vers l'an 1000, au lieu-dit "La Presle", une léproserie
fut élevée par le seigneur de Pierre-Perthuis. Une fontaine proche est réputée
pour ses vertus curatives.
Vers 1180, Philippe Auguste, roi de France, convoque Géraud Ier de Mâcon dans
le château de Pierre-Perthuis, le juge et le condamne à réparer les dommages
consécutifs à ses rapines.
Au
12ème siècle, le château est partiellement reconstruit.
Vers 1220, Guillemette de Pierre-Perthuis, fille et
héritière du seigneur Guy de Pierre-Perthuis et de sa femme Agnès, devient la
seconde épouse de Anseric de Toucy, seigneur de Bazarne, de Huban (par sa
première femme), vicomte d'Auxerre et seigneur de Pierre-Perthuis (par
Guillemette).
En 1336, le fief
de Pierre-Perthuis passe par mariage à Geoffroy de Charny.
En 1352 il passe à Guy de la Trémoille.
En 1360, le château qui fait l’objet de sièges réguliers
depuis le 12ème siècle, est assaillit et prit par les troupes d'Édouard III,
roi d'Angleterre.
Les Vézeliens, chassés,
réinvestiront le château avec l’aide des troupes de Philippe de Rouvres, duc de
Bourgogne.
Thibault de Rie se voit chargé de la
réparation et de la défense puis, le Duc de Bourgogne rachète la seigneurie et
la fait administrer, en son nom, par Jehan Gauterain, châtelain d'Avallon.
En 1365, ce sont des mercenaires
bretons qui viendront piller Pierre-Perthuis et la forteresse.
En 1432, ce sont les troupes de Charles VII, roi de
France, qui s'emparent du château.
Elles seront
chassées l'année suivante, par les troupes de Philippe le Bon, duc de
Bourgogne.
En 1433, la
forteresse à nouveau endommagée est remise en état.
De 1440 à 1443, les Ecorcheurs, œuvrant pour leur compte
mais se réclamant de Charles VII, occupent le château puis sont mis en déroute
par les troupes du Duc de Bourgogne.
À l'issue de ce
conflit, les défense du château furent à nouveau reconstruite, cette fois par
Claude de Beauvoir, vicomte d'Avallon, avec l’autorisation de Philippe le Bon,
roi de France.
En 1440, décès
de Jean V de Challon, comte de Joigny et baron de Lormes qui fut inhumé avec sa
femme Jeanne de la Trémouille, dame de Pierre Perthuis et de Grignon, dans
l’église de Sainte Magdeleine à Vézelay.
En 1470, les troupes de Louis XI, roi de France,
s'emparent du château avant d'en être chassés par celles de Charles le
Téméraire, duc de Bourgogne.
Vers 1580, Charles-Emmanuel de Savoie, duc de Nemours et de Genève, également «
ligueur » (défenseur de la religion catholique contre le protestantisme)
s'empare du château de Pierre-Perthuis et le fait détruire afin d’éviter que
ses adversaires ne s’y installent.
En 1590, Jean VI d'Aumont, maréchal de France et ennemi de la Ligue, attaque
les restes de la forteresse et la fait raser.
Par la suite, Claude de Sainte-Maure, dame de
Pierre-Perthuis, fit construire à l'emplacement de l'ancien donjon et avec les
pierres du château, une petite maison forte appelée "Petit Castel", haute de 10
m et flanquée de deux tours d'angle.
En 1680, les descendants de Claude de Sainte-Maure vendirent la seigneurie de
Pierre-Perthuis à Sébastien le Prestre de Vauban qui l’intégrera au Comté de
Vauban.
En 1770, un pont dit
"Pont de Ternos", le "pont romain", est édifié
En 1793, Pierre-Perthuis est devenu une commune et dépend
du canton de Vézelay.
Depuis
2009, Pierre-Perthuis dépend de la communauté de communes du Vézelien, devenue
depuis Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan par fusion avec
d'autres intercommunalités.