Les cartes de vœux (Noël et Jour de
l’an)
Les Anglais ont tiré les premiers avec
l’invention du timbre-poste…
Le premier timbre, le «
Penny Black », a été émis en Angleterre le 6 mai 1840.
penny_black
Son invention est attribuée à Rowland Hill (Sir Rowland Hill après son
anoblissement).
Initialement, c’était le destinataire qui devait s’acquitter des frais
d’expédition, affichant ainsi le prix qu’il accordait à cette correspondance. Il est fort probable qu’à cette époque, la fiabilité du
service pouvait en rebuter quelques-uns de payer à l’avance.
De plus, et bien que cela
relève « peut-être » du folklore, quelques futés auraient trouvé une solution :
quelques signes convenus griffonnés sur la missive en affichaient le contenu, le
destinataire les voyant n’avait plus besoin de payer et refusait l’envoi…
C’est surtout la réforme de ce type de prestation qui
est à mettre au compte de Sir Rowland Hill.
En effet, le timbre « pré-payé » lui-même, voire les «
prêt à poster » que nous connaissons tous étaient déjà utilisés dans les postes
Sardes en 1819.
En France, le premier timbre émis fut le 20 centimes
noir (Cérès) le 1er janvier 1849.
1er
timbre français
La méfiance légendaire du Français fera
que les timbres seront dédaignés jusqu'au 1er juillet 1854, date à laquelle ils
trouveront grâce en raison de la "prime à l'affranchissement", le coût passant
à 20 centimes, contre 30 centimes dans l’ancien système.
Après l’avènement du timbre-poste la
Naissance de la « Christmas Card »
Inventée, ou plutôt
découverte par hasard (une sérendipité) en Allemagne à partir de 1796 par Aloys
Senefelder, un auteur et acteur dramatique, la lithographie favorisa les envois
de cartes de Noël.
Cette technique progressa jusqu’à être mise au point au
début du XIXe siècle.
Elle permit la réalisation de nombreuses cartes en
couleur, ornées de houx, de gui, de crèches et autres sapins, avec ou sans
neige mais en général avec beaucoup de neige.
Elle fut judicieusement utilisée par les Anglais en
complément du timbre poste d’où son nom de « Christmas Card ».
Ces cartes étaient généralement envoyées pendant la
période de l’Avent et permettaient de souhaiter à l’avance un « Joyeux Noël ».
Peu à peu, vint l’habitude de souhaiter, en même temps,
une « Bonne Année ».
Le fait de souhaiter une bonne année avant le 1er
janvier est parfois considéré comme portant malheur par quelques superstitieux,
en réalité il s’agirait plutôt d’une impolitesse vous désignant comme voulant
vous débarrasser rapidement de la « corvée »…
L’envoi de cartes de vœux eut pour effet de quasiment
supprimer les « Visites » qui marquaient le respect et la fidélité à l’occasion
du 1er Janvier.
L’« importance sociale » des visites se transférait
dans l’envoi de cartes.
En revanche, plus d’étrennes, de petits gâteaux ni de «
canon » ni de « gnole ».
Les cartes de vœux aujourd’hui
Qu’elles soient de Noël
ou de Bonne Année, les cartes de vœux originelles ont radicalement changé.
Les messages électroniques (les e-mails, les mels, les
courriels comme vous voulez…) les ont totalement (ou presque) supplantées.
De la carte faite maison, scannée ou envoyée via des
services spécialisés, avec message vocal, musique ou effets spéciaux, la
panoplie est vaste. Et que dire des applications qui permettent de vous mettre
immédiatement en liaison vidéo ?
La carte de vacances elle-même qu’il paraissait évident
d’écrire et de poster se voit remplacée par une photo et un message personnels
envoyés par e-mail. (800 millions de cartes étaient vendues en 1914 contre 320
millions en 2011). Et si beaucoup paraissent toujours
préférer la carte postale, la choisir et s’investir dans son écriture, cela
changera sans doute encore avec l’amélioration de la couverture téléphonique.
Le progrès a tracé son sillon et a emporté avec lui le
charme désuet de la « vraie » carte postale…
Bientôt saurons nous encore acheter et coller un timbre
?
Pire, ce changement s’est accompagné de nouvelles «
coutumes » : Les vacances et les sports d’hiver. La
conséquence la plus marquante de cette évolution est sans aucun doute la
disparition des « Visites » que la carte de vœux avait déjà battues en brèche
et qui ont lieu maintenant à une autre occasion... quand elles ont encore
lieu...
Sémantique
Pour ceux qui ont la
fâcheuse et désagréable manie de « souhaiter leurs meilleurs vœux », sachez
qu’un souhait est synonyme de « vœu » et que cela revient donc à « souhaiter
ses meilleurs souhaits ».
Même si cela part d’un bon sentiment, c’est plutôt
moche non ?
En résumé, « présenter ses vœux » convient
parfaitement…
Les cartes humoristiques
« Cette année, Noël est annulé, il paraît que tu as dit au
Père Noël que tu avais été sage… Il en est mort de rire… »
Voilà bien le type de carte de vœux qui n’avait pas
cours jadis. Elles étaient toutes, images et textes, sérieuses, romantiques,
tendres, respectueuses… et plus encore…
Aujourd’hui ce sérieux, probablement bien inutile, a
fait place à une palette infinie de dessins humoristiques et de bons mots, pour
le plus grand plaisir de tous.
Une occasion pour moi de vous souhaiter (en reprenant
Philipe Geluck) « …tout ce que l’on vous a déjà
souhaité… Mais en mieux… »
Sources documentaires
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