Maréchal de Vauban |
Sébastien Le Prestre, Marquis de
Vauban Sa naissanceSébastien Le Prestre de
Vauban (Appelé aussi Leprestre, Lepretre ou Le pretre) est né le 1er mai 1633
dans une famille morvandelle de longue date.
Il semble toutefois que ce soit la date de son baptême, le 15 mai 1633, qui ait été retenue (parfois) comme date de naissance... Parfois, car une source comme « « Généanet » l’affirme né le 4 mai 1635. C’est l’unique fils de Urbain (Albin ? Urban ?) Le Prestre, « Ecuyer », lui-même fils de Jacques Le Prestre, Seigneur de Champignolles et de Saint Léger (1602-1652), et de Edmée Cormignolle (Corminolt ? décédée en 1651), fille de Jehan, « Escuyer », « issue d’une famille de marchands et de paysans enrichis ». Jehan de Carmignole, mort au château de Ruère en 1637, était proche de la famille Briquemault, seigneur de Ruère mais aussi général d’infanterie de l’armée en Piémont et Gouverneur d’Asti proche d’une ville dénommée « Carmagnola ». Cette famille de « paysans enrichis » pourrait probablement venir d’Italie et ne rien avoir de « paysan » Son baptême a été célébré par l’abbé Orillard, curé de Saint Léger et l’acte précise qu’il est né à Saint-Léger de Foucheret (attention à ne pas confondre avec Saint Léger de Fougeret). Son parrain était Messire Sébastien Clairin, curé de Cordois et sa marraine, Judith d’Ham, veuve de Messire Georges Bierry (Paul Delsalle ; « Histoires de familles : les registres paroissiaux et l'état civil, du Moyen âge à nos jours ») et (A. Jal : Dictionnaire critique de biographie et d’histoire). Au registre de St Léger, le document mentionne : « Le quinziesme may mil six cens trente trois a esté baptisé Sebastien fils de Albin Le prestre escuier de damoiselle Corminolt son parrin M Sebastien Clavin prêtre curé de Courdois sa marreine judich d Ehain veuve de Mr George Bierry Signé Clavin Bierry Orillart »
(ce qui devait être rare) A vous de vous faire une idée… La commune de Saint-Léger de Foucheret se situe dans l’Yonne, en limite de la Nièvre et de la Côte d’or, sur l’actuel territoire du Parc du Morvan. Elle est devenue par la suite « Saint-Léger Vauban » par ordre de Napoléon Ier en 1867... Parait-il… Car en 1867 Napoléon Ier n’était plus là, alors qui ? A vous de voir. Napoléon Ier : né le 15 août 1769 à Ajaccio et mort le 5 mai 1821 sur l'île de Sainte-Hélène. Napoléon II : né le 20 mars 1811 aux Tuileries et mort le 22 juillet 1832 à Schönbrunn. Napoléon III : né le 20 avril 1808 à Paris et mort le 9 janvier 1873 à Chislehurst. A ce propos, l’Yonne qui s’est souvent montrée mauvaise joueuse comme nous le verrons aussi dans le paragraphe concernant la statue de Vauban à Avallon, n’avait déjà pas manqué de vouloir tirer les couvertures à elle. En effet, elle a tenté de revendiquer la paternité de l’illustre Maréchal au prétexte que la commune de Saint-Léger était affectée au département de l’Yonne… mais depuis 1790 seulement ! Son enfanceEn réalité, nous savons
peu de chose de son enfance, pas même son lieu de naissance.
Il pourrait être né au manoir de Ruères où ses parents résidaient (Jacques Laloux : Une ancienne maison forte en Morvan, le Castel de Ruère et ses seigneurs à Saint-Léger Vauban), mais l’abbé Tripier né à Saint-Léger et alors curé de Girolles dit de la maison natale du Maréchal : « Elle était couverte en chaume et consistait en deux chambres assez mal éclairées ». Quant-à lui, l’historien Claude Courtépée (1721-1781) précise qu’en 1778, elle était habitée par un sabotier et rapporte : « Je fus si transporté d'admiration, en la voyant, que j'eusse voulu, pour la distinguer des autres, graver sur la porte ce petit vers : Has magnus parvas coluit Vaubantius œdes; Cette humble maison de l'Illustre Vauban fut l'habitation ».
Par la suite, cette maison fut
transformé en cabaret, puis en remise de foin. Sa jeunesseSes études commencent
auprès du curé de Saint-Léger et se poursuivent au collège de Semur-en-Auxois
(1643-1650 ?) où il reçoit un solide bagage en mathématiques, géométrie et en
dessin mais où il aurait aussi fortement exploré le latin, la grammaire et
les auteurs antiques.
Passionné par tout ce qui l’entoure, il lit tout… même les livres qui ne seraient pas trop autorisés par la censure de la monarchie. En ce temps, le manoir de Vésigneux (au nord Saint Martin du Puy) était fréquenté par la noblesse des environs.
Le comte Jean Louis de Bourbon Busset
aimait y donner de brillantes fêtes auxquelles assistait notamment le grand
Condé en personne. Sa carrièreSa carrière commence
alors qu’il est prisonnier.
C’est le Cardinal de Mazarin qui le convaincra d'entrer au service du roi et le nommera en 1653, Lieutenant au régiment d’infanterie de Bourgogne où se trouvent déjà d'anciens « ennemis » frondeurs. Ses compétences en dessin et sa science des fortifications déjà révélée lui valent un poste auprès de Louis Nicolas de Clerville (le Chevalier de Clerville – 1610-1677, ingénieur et expert français en fortifications) - Le 3 Mai 1655, il sera breveté ingénieur du roi et sera promu au grade de capitaine. - Lors du siège de Douai en Juillet 1667, il est blessé par un coup de mousquet dont les grains de poudre se sont incrustés dans sa joue gauche. De toutes les blessures qu’il recevra, c’est cette marque qui est devenue la sienne, sur tous ses portraits (et pourtant certains montrent sa marque sur la joue droite…). - Le 3 Juin 1668, il est nommé Gouverneur de la citadelle de Lille. - Le 30 Aout 1674, il est élevé au rang de brigadier d'infanterie. - Le 3 Aout 1676, il est maréchal de camp. - Le 4 Janvier 1678 , il devient Commissaire Général des fortifications de France. - Le 24 Aout 1688, il est nommé Lieutenant Général, commandant d'Ypres, de Dunkerque et de Bergues. - Le 8 mai 1693, il est Grand-Croix de l'ordre royal militaire de Saint-Louis. - En 1699, il devient Membre honoraire de l’Académie Royale des Sciences. - Le 14 Janvier 1703, il est Maréchal de France. - Le 28 Juillet 1703, il est Commandant de l'armée d'Allemagne avec le Maréchal Talland sous les ordres du Duc de Bourgogne. Son mariage, sa descendanceSon mariage a lieu le
20 (ou le 25 ?) mars 1660 avec une lointaine cousine, Jeanne d'Aulnay
(Osnay), baronne d'Epiry (décédée le 18 juin 1705).
C'est elle qui apportera en dot « une demeure paysanne à Saint-Léger-de-Foucheret »… La maison de Vauban ? Ils auront 3 enfants : - Charlotte Le Prestre de Vauban (née en juin 1661 alors que Vauban est à Nancy et décédée en 1709). Elle épousera le 26 mars 1680, à Epiry, Jacques-Louis de Mesgrigny, ingénieur, lieutenant général et gouverneur de la citadelle de Tournai. - Jeanne-Françoise Le Prestre de Vauban (née le 28 Octobre 1678 et décédée le 14 Novembre 1713). Elle épousera le 8 janvier 1691 en l’église Saint-Roch de Paris, Louis Bernin, marquis de Valentinay, seigneur d'Ussé. - Un fils mort à l’âge de 2 mois en 1682 et dont on ignore s’il avait été baptisé et s’il avait reçu un prénom. - Mais aussi, le nomade qu’il était eu, paraît-il, quelques enfants naturels (2 heures de colle pour ceux qui parlent des « fornications » de Vauban…), qu’il coucha même sur son testament comme le rappelle Michèle Virol dans son :« Vauban de la gloire du roi au service de l'Etat » dont extrait ci-dessous : L’ordre du Saint EspritCet ordre de chevalerie
français a été fondé le 31 décembre 1578 par Henri III.
Ce fut pendant deux siècles et demi le plus prestigieux de la monarchie française. Sébastien Le Prestre de Vauban y a été promu Chevalier le 2 Février 1705 et fut alors amené à fournir les preuves de sa noblesse exigées par l'ordre. Il semblerait que le Maréchal se soit, en cette occasion, prévalu essentiellement de sa lignée paternelle. Il n’en demeure pas moins que les origines lointaines de Vauban sont effectivement assez obscures et que les pillages et incendies dus aux guerres de Religion lui ont permis de se soustraire aux enquêtes de noblesse ordonnées par Colbert faute de documents anciens. Le grand-père de Sébastien Le Prestre de Vauban, Jacques, fils d’Emery Le Prestre et de Françoise Vesle serait né en 1535 en Nivernais et aurait été Seigneur de Champignolles et de Vauban et Bailli de Bazoches en 1625. Il aurait également été homme de confiance de l’Amiral de Coligny… Mais nous ne savons pas comment il y est parvenu ni si cela est exact. D’Hozier (La famille d'Hozier forma une lignée de généalogistes et d'héraldistes dont, paradoxalement, l’origine même est controversée) qui en 1705, aurait examiné les preuves de noblesse de Vauban, aurait dit : « Quelle qualité que celle d’un bailli de village pour le père d’un chevalier du Saint-Esprit ? Et quelles alliances pour des tantes du maréchal que Millereau et Lambert ? » Saint Simon disait également de lui : « qu’il n’était à peine un gentilhomme de Bourgogne… » Pourtant nous aurions voulu tant d’autres hommes comme lui.
Les armoiries de la famille Le Prestre de VaubanA ses armes « D’azur au chevron d’or, accompagné de trois trèfles et d’un croissant d’argent en chef » Vauban a ajouté en 1693 la croix et la devise de l’ordre du Saint Esprit "Bellicae Virtutis praemium" Les faits d'armes sont la récompense du courage (Cliquez sur les images pour les agrandir) Vauban, un homme de terrainDans un manuel
pédagogique, Nicolas Faucherre s’est risqué à reconstituer 10 ans de voyages
de Vauban sur le territoire français… (voir carte ci-dessous).
Il y estime ses voyages au nom du Roi à quelques 4 000 kilomètres annuels, à cheval ou en chaise à porteur (portée par des mules), pour conduire des sièges, construire ou réparer les fortifications, repérer et remédier aux failles du système. Sachant qu’un âne se déplace à une vitesse de 4 à 6 km par heure au pas (13 à 25 km par heure au galop ce qui ne devait pas être souvent le cas pour travailler…) soit la vitesse de l’homme accompagnant, l’équipage ne devait pas parcourir beaucoup plus d’une trentaine de kilomètres par jour… 3 à 4 mois par an sur les routes de France…
De ce fait, Vauban serait l’homme qui
connaîtrait le mieux le royaume, qui en percevrait le mieux les besoins mais
qui serait aussi le plus apte à appréhender les attentes du peuple.
Ses réalisations militairesPendant un peu plus de
50 ans au service du roi, Sébastien Le Prestre de Vauban a conçu, construit et
suivi 33 places neuves, conduit 53 sièges pour le Roi de France, suivi et
perfectionné un grand nombre d’autres places…
C’est plus de 150 places fortes qu’il aura eu à gérer mais c’est aussi de nombreux et vastes ouvrages civils dont il aura eu la charge… La liste est telle que pour connaître le détail des réalisations, je préfère vous renvoyer vers : - Planète TP : http://www.planete-tp.com/fortifications-construites-par-vauban-r385.html - Liste des villes fortifiées par Vauban : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_villes_fortifi%C3%A9es_par_Vauban C’est beaucoup plus complet que ce que j’aurais pu faire mais ce n’est encore qu’une partie de ce que lui a fait. Ses réalisations civilesSi le Maréchal est
moins connu pour ses réalisations civiles, elles sont néanmoins
considérables.
Pour mémoire citons brièvement : - Le lac et le barrage de St Ferréol (Haute Garonne) dont le volume de la retenue se révélait insuffisant. Vauban décida de creuser un tunnel de 122m de long sur 3m de large sous la montagne noire, la « Percée des Cammazes », et de surélever le barrage pour créer une réserve d'eau sur 67 ha permettant de faire passer le volume retenu de 4,5 millions de m3 à 6,5 millions de m3 (soit de 1 800 à 2 600 piscines olympiques…)
- Le canal du
midi : Lors de l’une de ses visites, Vauban fut contrarié par les
ruisseaux qui croisaient le canal et en précipitait son ensablement. Voir également : Des réalisations inachevéesLe château du Taureau :
Il est situé dans le Finistère à l'entrée de la baie de Morlaix. Il existait déjà un premier fort construit entre 1540 et 1552 que Vauban décida de reconstruire. Dans un rapport du 6 avril 1689 il décrit le fort primitif et avance le projet général qui sera suivi après sa mort par ses collaborateurs Garangeau (décédé en 1741) puis par Frézier jusqu’à son achèvement en 1745.
Voir les détails de cet ouvrage à cette
adresse :
Ses écritsSi le Maréchal de
Vauban vous fait immédiatement penser « architecture militaire » ou «
fortifications » alors il vous reste à découvrir ses écrits.
En observateur critique des us et coutumes de l’État, il utilisait les quelques répits que sa vie vagabonde lui permettait pour rédiger des mémoires sur une multitude de sujets destinés à éclairer le roi et ses ministres et à leur suggérer des réformes. Hélas, l’homme avait quelques longueurs d’avance sur son temps et cette avance n’était pas en osmose avec les modes de fonctionnement de la noblesse. Le pré carré : Cette formule singulière serait issue du monde paysan et ferait référence aux propriétaires qui réunissaient leurs parcelles en un seul domaine distinct de leurs voisins… Monde paysan, propriétaires, domaine… Admettons ! Dans un courrier adressé à Louvois en 1673, Vauban affirme que le Roi doit faire de son royaume un « pré carré » qui structurerait un territoire resserré dans une ligne de frontière claire dans laquelle aucune enclave étrangère ne serait autorisée et qu’il conviendrait également de renoncer à entretenir celles situées au-delà des dites frontières. Une liste de toutes les places fortes françaises réputées « indéfendables ou inutiles » fut établie par Vauban en 1687 avec recommandation de les détruire… Ce qui fut fait en grande partie. Les oisivetés : Oisiveté serait synonyme de désœuvrement ou d’inactivité… Monsieur de Vauban ne manquait donc pas d’humour non plus… Et tout cela « à la plume… » Voici quelques adresses où vous pourrez les lire : - Les Abrégés des services du Maréchal de Vauban et autres pièces relatives à sa carrière (disponible ici) : - Les Abrégés des services du Maréchal de Vauban publié par M. Augoyat. (disponible ici) : - Les oisivetés du Monsieur de Vauban : Ouvrage réalisé par Michèle Virole et son équipe à partir les mémoires des « Oisivetés » détenues aux archives privées du château de Rosanbo. (Partiellement disponible ici) : - Tome 1 et partie des tomes 2 et 3 (Disponible ici) : - Tome 2 : Regroupant, « L’idée d’une excellente noblesse », « Les ennemis de la France », « Projet d’ordre contre l’effet des bombes », « Projet de capitation », « Mémoire qui prouve la nécessité de mieux fortifier les côtes du Goulet », « Mémoires concernant la Course », « Mémoire sur les sièges que l’ennemi peut entreprendre », « Dissertation sur les projets de campagne du Piémont », « Description géographique de l’élection de Vézelay » et « Fragments d’un mémoire au roi ». (Disponible ici) : - Tome 4, augmenté de mémoires inédits (Disponible ici) : Et puis dans ces oisivetés il y a l’incontournable calcul estimatif de la cochonnerie…
Le projet de dime
royale : Vauban venait d’inventer l’impôt sur le
revenu… et de se faire pas mal d’ ennemis surtout dans la finance et la
noblesse.
Pour qu’un Vauban ait mis 8 huit ans à la
réflexion, c’est que le sujet était délicat ! Les propriétés liées à VaubanLa Tour (le Château) d’Epiry
Cette commune, jadis nommée « Aspiriacus », fut une paroisse dépendant de Saint-Martin de Nevers, dont un abbé fonda à Epiry un prieuré-cure. Du XIVème au XVIIème siècle, la seigneurie d'Epiry était possession d’une branche de l'illustre famille de Rabutin : Hugues, chambellan du roi Charles VIII qui fut lieutenant au gouvernement de Bourgogne. Le célèbre Roger de Rabutin Comte de Bussy y serait né dit-on, en réalité « son » Epiry se situe en Saône-et –Loire (mais il fut lieutenant général en Nivernais… d’où l’erreur ?). C'est dans cette tour que Sébastien Le Prestre rencontra sa future épouse, Jeanne d'Aunay, dame d'Epiry, dans cette tour qu’il vécut avant de s'installer à Bazoches. Cette propriété lui provient de sa femme.
Le domaine de
Creuzet (voisin d’Epiry)
A la fin du XIIème siècle, la terre de
Bazoches jusque-là inféodée au Comté de Nevers, est aux mains de Jean de
Bazoches.
La seigneurie de
Neufontaines
Le château
Vauban (situé également à Bazoches) La seigneurie de
Cervon
La seigneurie de
Domecy Le Manoir de
Champignolles Un domaine unifiéEn 1693, Vauban possède
son propre «pré carré» avec près de 1 200 hectares de terres dont 400 de bois.
Tous ces terrains ont été patiemment acquis auprès de ses débiteurs puis réunis en un unique domaine par sa femme Jeanne d'Osnay, par quelques échanges et judicieux achats, ce en quoi elle s’avéra être une précieuse collaboratrice dans cette reconstitution de patrimoine. Plus de la moitié des 91 actes d'affaires agricoles des Le Prestre ont été passés devant Maître Ragon, notaire à Bazoches de 1681 à 1705 et sont signés par Jeanne d'Osnay, l’épouse de Vauban à qui il avait donné une procuration. Sa finSébastien Le Prestre de
Vauban est décédé à Paris le 30 mars 1707, à l'âge de 74 ans, d’une pneumonie
aigue dit-on (suite à un mauvais rhume qui ne le quittait plus depuis des
années), dans une maison aujourd'hui détruite, un petit hôtel particulier
qu’il louait au n°1 de rue Saint-Vincent, l’actuelle rue Saint-Roch.
Le chœur de l’église de Bazoches forme un
hexagone qui fut reconstruit par le maréchal de Vauban. Saint-Simon pense que Vauban serait
mort de chagrin à la suite de l’écriture, de l’édition et surtout de sa
perception par le Roi et la noblesse de « La Dîme royale » :
Le Musée VaubanLe musée Vauban est
installé à Saint-Léger-Vauban, face à sa statue en bronze réalisé par Anatole
Guillot (23 février 1865-13 février 1911) et inaugurée en 1905.
Il est abrité dans la maison de l'artiste
peintre et sculpteur Marc Hénard (1919-1992) dont les œuvres ornent l'abbaye
de la Pierre-Qui-Vire et l'église de Saint-Léger.
La Maison Vauban retrace, bien évidemment, la vie et l'œuvre du Maréchal de Vauban. La statue de Vauban à AvallonL’idée vînt, en 1835,
du conseil d’arrondissement d’Avallon.
Comme rien n’est jamais facile ni rapide en la matière, la demande fut relancée par un conseiller municipal dénommé Montant et Ingénieur de son état. Toujours rien… En 1858, en 23 ans, ce n’est pas que l’idée commençait enfin à germer mais plutôt que certains commençaient à trouver le temps long. Un Commandant d’artillerie nommé Chausson écrivit à la municipalité pour relancer l’affaire et proposa même un emplacement : Les Terreaux Vauban (ex Grand-Cours) A cette époque, un Dijonnais, le Maréchal Vaillant, issu du Génie fondé par Vauban, était au Ministère de la Guerre. Le moment pouvait sembler propice. L’idée était bonne mais la ville n’avait pas le moindre sous vaillant (un comble…). La vente de bois, les subventions et une souscription furent envisagées. L’idée fut ratifiée par décret impérial en Novembre 1861… 36 ans que l’idée avait été lancée, nous n’irons pas jusqu’à parler de laisser aller (ce n’est d’ailleurs pas l’expression qui me vient à l’esprit) mais cela y ressemble fortement. Puis Avallon sembla se réveiller, se souvînt que l’Avallonais était déjà la terre de Claude de Beauvoir, marquis de Chastellux, de Sébastien Le Prestre de Vauban et de Louis Nicolas Davout. Les portraits des deux derniers trônaient déjà en Mairie (salle des Maréchaux) mais il en manquait un. Une nouvelle idée germa : Avoir une statue de Chastellux sur les actuels « Terreaux de la Petite-Porte », une de Vauban sur actuelle place Général de Gaulle et celle de Davout au milieu de l’actuels « Terreaux Vauban ». Et voilà qu’Auxerre entre dans la danse… Comme si les lenteurs administratives (pléonasme) ne suffisaient pas, la ville qui ne s’était même pas posé la question auparavant, se mit à réclamer la paternité de Davout (et pourquoi une ville ne revendique-t-elle pas la « maternité » ?). La Société d’Etudes d’Avallon et la Société des Sciences de l’Yonne se lancèrent dans quelques joutes revendicatives à qui aurait « sa » statue, Auxerre était le Chef-lieu et avait déjà le train, la statue de Davout y fut inaugurée en 1867. Les Avallonnais à priori dégagés de toute concurrence, se remirent au travail. En 1865, une subvention de 5 000 Francs est votée par la commune pour l’érection de la statue de Vauban et une commission de suivi est mise sur pied. En 1866, la commission fit part de son choix. Bartholdi ! L’auteur de la statue de « La Liberté éclairant le Monde » à New-York. Le coût de la statue en bronze s’élèverait à 17 000 Francs (hors piédestal et maçonneries). Une réunion avec le sculpteur amena à proposer de reculer l’entrée de la promenade et donc de couper 4 arbres et de réaliser quelques autres aménagements. Ces contraintes furent acceptées en août 1866. Oui mais, c’était sans compter avec le fameux « Conseil général des bâtiments civils du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts » qui contesta (contestations elles-mêmes contestables) nombre de détails au projet, allant même jusqu’à refuser la statue. Bartholdi fit à son tour des critiques argumentées et la municipalité adressa réclamation auprès du ministre de « La Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts », précisant que les « membres du Conseil général des bâtiments » méconnaissaient les lieux d’implantation de la statue. Pendant ce temps, les Avallonnais n’avaient pas faibli, portant le montant de leurs souscriptions à 24 000 Francs. Seulement, comme les gens de « La Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts » aiment bien avoir toujours raison, un nouveau refus fut opposé, puis un second. Bartholdi sans doute agacé reprit le projet en s’inspirant du dernier rapport et le miracle s’accomplit. Le projet fut approuvé en 1868, ce qui permit à la commune d’obtenir une subvention royale (Impériale) de 1 000 Francs… Les souscripteurs en avaient réuni 24 000… Mais quand ça ne veut pas… La guerre franco-prussienne (1870-1871) obligea Bartholdi à s’engager dans l’armée de Garibaldi, ce qui retarda encore un peu les choses. Le travail achevé fut confié à un fondeur parisien, Ferdinand Barbedienne (1810-1892). Durant un an, l’œuvre terminée fut exposée aux Champs-Elysées avant son installation à Avallon.
L’inauguration fut fixée au 26 Octobre
1873, pour correspondre avec l’inauguration de l’arrivée du chemin de fer à
Avallon le 20 Octobre 1873. Quelques tournages sur VaubanA voir ou à revoir :
- Il était une fois Vauban ou l'histoire de sa vie. Film TLB - https://www.youtube.com/watch?v=d-i94zdmvnE - Dans les pas de Vauban (France 3) - https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/emissions/c-est-bourgogne-franche-comte/pas-vauban-1444477.html - Il y a 385 ans naissait Vauban - https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/il-y-385-ans-naissait-vauban-1467721.html - Le canal du midi révélé - https://www.youtube.com/watch?v=IwqqdBd3SVo - Visites privées : - https://www.youtube.com/watch?v=l1rOrC7xCeo - Emission spéciale Des Racines et des Ailes - http://www.sites-vauban.org/Emission-speciale-Des-Racines-et - Vauban évoque ses services auprès de Louis XIV et sa vie en sa demeure de Bazoches - https://www.youtube.com/watch?v=_oCiwJPtSZY L’IMI à VersaillesLes Ingénieurs
Militaires de L’infrastructure (IMI), dignes successeurs du maréchal de
Vauban, sont hébergés à proximité du château de Versailles.
Après leurs formations, ils iront rejoindre les effectifs du Service d’Infrastructure de la Défense (SID) en charge de construire et gérer le patrimoine immobilier militaire en France et à l’étranger.
Sources documentaires- Marie-Aimée
Latournerie, « Le Morvan dans la vie et les écrits de Vauban »
– Publication de l’Académie du Morvan - http://www.sites-vauban.org/telechargement/Manuel-pedagogique.pdf - https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Le_Prestre_de_Vauban - Geneanet : https://gw.geneanet.org/cdemagnitot?lang=fr&pz=albin&nz=jourdan+du+mazot+le+rat+de+magnitot&p=sebastien&n=le+prestre - https://www.lesechos.fr/2007/02/vauban-esclave-de-louis-xiv-520712 - « Vents du Morvan » numéros 300, 586, 645 et 653 - Château de Bazoches : http://www.chateau-bazoches.com/#av_section_1eau-bazoches.com/#av_section_1 - Paul Delsalle ; « Histoires de familles : les registres paroissiaux et l'état civil, du Moyen âge à nos jours » - Abbé JF Baudiau : « Le Morvand, ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée » - A. Jal : « Dictionnaire critique de biographie et d’histoire » - Michèle Virol : « Vauban de la gloire du roi au service de l'Etat » - Planète TP : http://www.planete-tp.com/fortifications-construites-par-vauban-r385.html - Liste des villes fortifiées par Vauban : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_villes_fortifi%C3%A9es_par_Vauban - https://fr.geneawiki.com/index.php/VAUBAN_(Marquis_de)_-_LE_PRESTRE_S%C3%A9bastien - Les canaux de Vauban : https://fr.geneawiki.com/index.php/Les_canaux_dit_%22Canal_Vauban%22 - « RMC découverte – Le canal du midi, un patrimoine révélé » : https://www.youtube.com/watch?v=IwqqdBd3SVo - Jean-Louis Peaucelle : « Vauban, La normalisation du travail avant Taylor ? » - Jacques Laloux : « Une ancienne maison forte en Morvan, le Castel de Ruère et ses seigneurs à Saint-Léger Vauban » - Nicolas Fauchelle : « Manuel pédagogique » : http://www.sites-vauban.org/telechargement/Manuel-pedagogique.pdf - http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Vauban.pdf |