Le Morvan |
En quelques lignes et quelques mots AvertissementLa nouvelle charte du Parc Naturel
Régional du Morvan a été finalisée de longue date
mais son approbation a été retardée en raison de la situation liée à la Covid 19. En effet, depuis plusieurs mois le décret de reclassement du Morvan en Parc naturel régional pour la période 2020-2035 se faisait attendre. Le Premier ministre a enfin signé ce décret le 27 mai 2021 Etymologie
- Le massif était autrefois orthographié
Morvand, formé de deux mots celtiques Mor et Vand, « Md » subsistant encore
sur certains panneaux routiers. - Une première définition étymologique, probablement la plus répandue, nous indique que cela signifieraient « Noires-Montagnes ». - Une autre source, parfaitement recevable, nous
propose en revanche cette autre étymologie : "Mor" ne signifierait pas "noire"
mais bien "mer" comme dans Mor-Bihan (la "petite mer") ou comme dans "Ar-Mor"
(le pays devant la mer). Van vient de "Vand" ou "Vent" qui, plutôt qu'une
montagne, désigne une colline. Ainsi Mor-Van serait une "mer de collines" - Le Morvan est un massif montagneux français situé en Bourgogne, aux confins des départements de la Côte-d'Or, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et de l'Yonne. Où se situe le Morvan- Le Morvan est un massif montagneux
français situé en Bourgogne, aux confins des départements de Géographie- Altitude maximale :
901 m au Haut Folin
- Longueur : environ 100 km
- Largeur : environ 55 km
- Superficie : 5 134 km2
- Région : Bourgogne
- Départements : Il s’étend sur 4 départements et
comprend 19 cantons
* Côte-d'Or : cantons de Liernais, Précy-sous-Thil, Saulieu * Nièvre : cantons de Château-Chinon (Ville), Châtillon-en-Bazois, Corbigny, Fours, Lormes, Luzy, Montsauche-les-Settons, Moulins-Engilbert * Saône-et-Loire : cantons de Bourbon-Lancy, d'Issy-l'Évêque, Lucenay-l'Évêque, Mesvres, Saint-Léger-sous-Beuvray * Yonne : cantons d'Avallon, Quarré-les-Tombes, Vézelay Le Parc Naturel Régional du Morvan (jusqu'à 2021)- Le Parc Naturel
Régional du Morvan (PNRM) a été créé en 1970.
- Suite à la dernière révision de sa charte le 27
avril 2007, le parc couvre à ce jour une surface de 290 900 ha et comprend 117
communes adhérentes ainsi que 6 villes partenaires.
- La maison du parc naturel régional du Morvan est
située à Saint-Brisson.
- Les différentes conditions écologiques, climatiques
et géologiques du massif impliquent une forte diversités dans les essences
végétales recensées dans le Morvan. La présence de sols pauvres et acides
(roches cristallines) et de sols riches et fertiles (roches
volcano-sédimentaires), ainsi que différents types de climats (de type
océanique à l'ouest, submontagnard au centre et continental à l'est) influent
fortement sur la répartition des espèces. On note également la présence
d'espèces protégées en Bourgogne (comme l'impatiente n'y-touchez-pas) ou des
espèces déclarées d'« intérêt communautaire » par le réseau Natura 2000
(comme l'ache rampante ou le flûteau nageant). Topographie- Au nord, le Morvan
ressemble à un vaste plateau bosselé qui s'élève lentement lorsque l'on
avance vers le sud. Ces ondulations, qui s'étagent et viennent rejoindre en
pente douce le Bassin parisien, forment le Bas-Morvan. L'altitude n'y
dépasse pas 600 mètres. Dans la partie inférieure, au sud de
Montsauche-les-Settons, se dressent les plus hauts sommets du Haut-Morvan.
- Le Morvan ne possède pas de monts très élevés
puisque l'altitude maximale est atteinte dans la chaîne du Bois du Roi par le
Haut Folin et ses 901 mètres. D'autres monts atteignent ou dépassent tout de
même les 800 mètres :
* Le Grand Montarnu (point culminant de la Nièvre) :
857 m
* Le Mont Préneley : 855 m
* Le Bas Folin : 832 m
* Le Mont Beuvray : 821 m
* Le Bois de la Loge : 818 m
* Le Télégraphe, ou Tureau des Grands Bois : 800 m
* Le massif du Bois du Roi compte quelques monts
secondaires comme le Haut Forgeot (809 m), les Trois Bornes (838 m) ou le
Brûlé (882 m).
Entités paysagères- Lors de la dernière
révision de sa charte en 2007, le Parc Naturel Régional du Morvan a procédé à
un découpage du territoire morvandiau pour obtenir 4 grands ensembles,
subdivisés en 23 entités paysagères :
- Les 4 grands ensembles et leurs entités :
La « Dorsale boisée » correspond à des
secteurs constitués de sommets, dont l'altitude varie de 500 à 900 m, et de
cuvettes.
- Elle est située au centre du massif et couvre les
territoires de communes telles que Arleuf et Planchez (dans le Haut Morvan
boisé), Montsauche-les-Settons (dans le Haut Morvan des étangs),
Saint-Brisson (dans le Haut plateau boisé) ou une partie de Brassy (dans la
Marche boisée).
- Cette entité est constituée essentiellement de
vastes forêts, avec de petites clairières, et de plans d'eau.
La « Dorsale boisée » comprend :
* Le haut plateau boisé
* La marche boisée
* Le haut Morvan des étangs
* Le haut Morvan boisé
Le « Morvan des 400 m », paysage
montagneux du Morvan, est un ensemble de collines de granite dont
l'altitude avoisine généralement les 300 à 500 m, à l'exception des
environs du Mont Beuvray (qui culmine à 821 m) et des vallons du Chaloire
(qui peuvent atteindre les 600 m). Le climat y est par ailleurs moins rude
qu'au centre du massif.
- Dans ces secteurs, les espaces agricoles sont plus
présents que les forêts, contrairement à la « Dorsale boisée ». En effet, si
les hauteurs restent souvent couvertes de bois, les flancs de collines sont
généralement cultivés ou utilisés pour faire paître les bêtes. Les villages
et les routes principales se situent sur les bas des pentes et dans les
vallées qui sont parcourues par divers cours d'eau (l'Yonne, l'Anguison,
le Ternin, la Celle,...).
- Cette entité paysagère couvre plusieurs secteurs
dans l'ouest, l'est et le sud du massif, notamment les communes de
Montreuillon (dans la Vallée de l'Yonne), Chissey-en-Morvan (dans la vallée
du Ternin), Anost (dans les vallons du Chaloire), Saint-Léger-sous-Beuvray
(dans l'Autour du Mont Beuvray), Villapourçon (dans la vallée de la
Dragne) ou encore Uchon (dans la Montagne autunoise).
Le « Morvan des 400 m » comprend :
* La Vallée de l'Anguison
* La Vallée de l'Yonne
* Les Collines de Brassy
* La Vallée du Ternin
* Les Vallons du Chaloire
* La Vallée de la Dragne
* Autour du Mont Beuvray
* Les Trois Vallées Encaissées
* La Montagne Autunoise
Les « Piedmonts », comme leur nom
l'indique, sont situés au pied du massif, et offrent une large vue sur les
plaines et plateaux qu'ils dominent : les «Franges». Les forêts laissent
place ici aux plaines et vallées bocagères.
- Les piedmonts situés au nord et au nord-est sont
relativement élevés : entre 300 et 400 m pour le Piedmont nord (autour de
Quarré-les-Tombes et Chastellux-sur-Cure) et généralement 600 m pour les
Marches de Saulieu (autour de Liernais et Saulieu). Plusieurs châteaux y ont
d'ailleurs trouvés leur place logique.
- Ceux situés autour de Corbigny et Moulins-Engilbert,
le Corbigeois et le Bazois sous Château-Chinon atteignent respectivement les
200 et 300 m. Ils sont quant à eux tournés vers les plaines du Bazois.
Les « Piedmonts » comprennent :
* Le Piedmont Nord
* Le Corbigeois
* Les Marches de Saulieu
* Le Bazois sous Château-Chinon
Les « Franges » délimitent le massif au
nord, à l'est et au sud. L'altitude ne dépassent guère 200 m au nord
et atteint difficilement 400 m à l'est et au sud.
- Elles se situent autour de Vézelay (dans le Plateau
calcaire), Avallon (dans la terre plaine), de Précy-sous-Thil à Autun (dans
l'Auxois des buttes et la Plaine d'Autun), jusqu'à Étang-sur-Arroux (dans le
val d'Arroux) et Luzy (dans les collines de Luzy).
- Ici, les formes arrondies des sommets et les crêtes
boisées laissent place à aux formes aiguës des plateaux calcaires au nord et
aux vallées ouvertes au sud, à l'exception de certaines vallées encaissées
comme les gorges de la Canche.
Les « Franges » comprennent :
* Le Plateau Calcaire
* L'Auxois des Buttes
* La Plaine d'Autun
* Le Val d'Arroux
* Les Collines de Luzy
* La Terre Plaine Climat- Le climat morvandiau
se caractérise par des précipitations nombreuses et importantes, des automnes
et hivers longs et rigoureux et des températures modérées dont l'amplitude
annuelle est supérieure à 20 °C.
- En raison de sa position et de son
altitude, le massif du Morvan connaît des pluies fréquentes et abondantes. Il reçoit en moyenne 1 000 mm d'eau par an sur ses bordures et plus de 1 800 mm sur les sommets les plus élevés. Il pleut ou il neige près de 180 jours par an sur les sommets. Hydrographie- Le relief, la
pluviosité et l'absence d'infiltration des eaux en profondeur déterminent
donc un réseau hydrographique complexe.
Les vallées principales sont alimentées par une multitude de petits ruisseaux. Parmi les principaux cours d'eau figurent l'Armançon, l'Arroux, l'Ouche et l'Yonne. - On remarque ainsi de nombreux cours d'eau (voir Rivières/Sources, ICI) qui alimentent des lacs artificiels (le lac de Pannecière-Chaumard (520 ha) et le lac des Settons (320 ha) sont les plus célèbres). Ces lacs spectaculaires constituent un fort atout touristique pour la région. - Les 4 autres « grands lacs » du Morvan sont : le lac de Chamboux (75 ha), le lac de Chaumeçon (135 ha), le lac du Crescent (165 ha) et le lac de Saint-Agnan (140 ha). - Les roches métamorphiques du Morvan renferment des nappes de faible puissance (quelques mètres), donnant naissance à de nombreuses sources, favorisant ainsi l'existence d'importantes zones humides (tourbières, prairies humides...). - L'eau est peu chargée en sels (eau douce) et de bonne qualité. Les pollutions chimiques sont peu nombreuses du fait de la faible densité de population. GéologieCarte géologique du massif du Morvan
Ère primaire :
- Durant le Paléozoïque, il y a environ 400 millions
d'années, le plissement hercynien fait surgir de hautes montagnes (Le Massif
armoricain, les Vosges, les Ardennes, le Massif central), dont le Morvan.
- Cette montagne est formée de roches métamorphiques (gneiss, micaschistes) mêlées à des roches magmatiques (granites, porphyres). - L'érosion finit par abaisser le Morvan qui est ainsi ramené à l'état de socle montagneux. - Le climat chaud et humide favorise l'apparition d'une végétation exubérante. Finalement enfouis sous d'épaisses masses d'alluvions, et par suite de fermentation, les débris végétaux sont transformés avec le temps en houille. Des dépôts carbonifères se forment alors entre le massif du Morvan et le Beaujolais (Autun, Montceau-les-Mines). Ère secondaire : - Durant le Mésozoïque, il y a 200 millions d'années,
suite au lent affaissement du socle hercynien, la mer envahit complètement le
bassin parisien, allant jusqu'à immerger le Morvan qu'elle recouvre de
marnes et de calcaires. Ces sédiments s'empilent alors sur le socle
granitique.
- Suite au retrait des eaux, l'érosion reprend son action et abaisse le Morvan d'au moins 1 000 mètres. Les marnes et calcaires sont alors rejetés vers l'Auxois, le Bazois et le Châtillonais. Ère tertiaire : - À partir du Paléogène, il y a 60 millions d'années,
le massif fut basculé vers le nord suite au mouvement de surrection du
plissement alpin. Ce mouvement violent provoqua des fractures du sol et
raviva l'action des eaux vives qui reprirent alors le creusement de leurs
vallées en gorges.
Centre géographique de la zone Euros- De 2001 à 2010, le
centre géographique de la zone euro était situé dans le Morvan.
De 2001 à 2006, il se trouvait sur la
commune de Montreuillon.
En 2007, avec l'arrivée de la Slovénie, il fut identifié sur la commune de Mhère. En
2008, avec Chypre et Malte, il était à Ouroux-en-Morvan.
De 2009 à 2010, avec l'entrée de la Slovaquie dans la zone euro, il se situait à Liernais. En 2011, avec l'Estonie, il a quitté le Morvan par l'est (Villy-en-Auxois ?) et ne peut plus maintenant que continuer à s'enfuir plein Est... En 2013, avec l’admission de la Croatie, le centre géographique à 28 membres est recalculé et situé sur la ville allemande de Westerngrund en Bavière. En 2020, le Brexit modifie de nouveau le nouveau centre qui d’après l’IGN est désormais situé en Bavière sûr la commune de Veitshöchheim, près de Gadheim. Mais de quoi s’agit-il ? - Si tous les États membres de l’Union européenne font partie de l’Union économique et monétaire (UEM), certains, mais pas tous, ont remplacé leur monnaie nationale par une monnaie unique, l’Euro, et constituent donc la zone euro. - Ceux qui n’ont pas remplacé leur monnaie par l’Euro (dérogation au traité de Maastricht par ex pour l’Angleterre) font partie de l’UEM mais ne sont pas dans la zone Euro (Danemark, Royaume-Uni, Suède par ex…). - Andorre, Monaco, Saint-Marin et la Cité du Vatican, ont fait de l’Euro leur monnaie nationale (en vertu d’accords spécifiques avec l’UE), mais ils ne sont pas membres de l’UE et ne font pas partie de la zone euro. Alors, pour être tout à fait honnête, je ne sais pas sur quels critères sont réalisés les calculs. Pour obtenir le centre géographique de l’Union Européenne ou celui de la zone Euro ? Sachant que les territoires « hors continent » comme les Iles sont peut-être aussi pris en compte… ou pas ! - Pour information, en 1928, Joseph Archer, industriel et homme politique originaire du Morvan avait lançé la création d'une monnaie européenne, Europa. Le tourisme en MorvanMusées :
- Le Morvan dispose d'un écomusée regroupant 7 maisons à thèmes dispersées dans diverses communes du massif : * la Maison du Seigle à Ménessaire
* la Maison des Galvachers à Anost
* la Maison Vauban à Saint-Léger-Vauban (Le Morvan est
le pays de Vauban. Il y naquit en 1633 et y vécut durant son enfance).
* la Maison de l'élevage et du Charolais à
Moulins-Engilbert
* la Maison des Hommes et des paysages à Saint-Brisson
* la Maison du Patrimoine Oral à Anost
* la Maison des enfants de l’Assistance Publique et
des nourrices à Alligny-en-Morvan
- On trouve également d'autres musées propres au Morvan comme : * le musée de la Résistance en Morvan à Saint-Brisson,
* le musée de la civilisation celtique à
Saint-Léger-sous-Beuvray
* le musée du Costume et des Arts et Traditions
populaires du Morvan à Château-Chinon (Ville).
* le muséum d'histoire naturelle d'Autun à Autun. Ainsi que le musée du Septennat de François Mitterrand à Château-Chinon (Ville) Sentiers de randonnées : - Le massif dispose de nombreux sentiers et parcours
de randonnées pédestres, équestres et à VTT avec entre autres :
* le GR 13 qui traverse le massif du Morvan du Nord au
Sud ;
* le GR de Pays Tour du Morvan qui permet de faire le
tour du massif ou de le traverser d'Est en Ouest ;
* le GR 131 qui relie le Mont Beuvray à Autun ;
* le chemin Bibracte-Alésia qui relie les oppidums
gaulois de Bibracte et d'Alésia. Le Haut Folin : - C’était la station de ski-alpin la plus
proche de Paris, elle reste la station de ski de fond la plus proche de
Paris. Cilquez ici pour voir la rubrique consacrée au Haut-Folin Economie- Le Morvan est encore
très marqué par l'agriculture puisque 29% des actifs travaillent dans le
secteur primaire.
- L'activité est essentiellement traditionnelle et basée sur l'élevage bovin (race charolaise) dans des parcelles très morcelées (moins d'un hectare en moyenne, et 50 ha en moyenne pour la totalité d'une exploitation). Les autres types de culture et d'élevage restent plus discrets. Boeufs charolais - La sylviculture morvandelle, quant à
elle, fournit tous les hivers la France en sapins de Noël (notamment la
région du Haut Folin). La forêt recouvre d'ailleurs près de 50% du Morvan.
Les forêts de feuillus et de résineux sont en concurrence mais ce
sont les résineux, profitant du développement des douglas, qui
gagnent peu à peu du terrain (78 000 ha de feuillus contre 43 000 ha de
résineux). Culture et traditions populairesMusique :
- La musique du Morvan se rattache à une
aire culturelle qui englobe tout le centre de la France
(Berry-Bourbonnais-Nivernais) et se caractérise par un répertoire ayant subi
une forte influence de la musique auvergnate de Paris.
Vielle à roue :
tout comme l'accordéon, c'est l'un des
instruments les plus répandus en Morvan.
- L'accordéon diatonique et l'accordéon chromatique : malgré leur arrivée tardive au début du XXe siècle, ils font partie des instruments les plus populaires et les plus utilisés pour la musique traditionnelle morvandelle. - La cornemuse (ou « Panse d'oueille » ou Zuarne) : après avoir quasiment disparue après 1950, le nombre de joueurs de cornemuse est de nouveau élevé dans le Morvan depuis la fin des années 1980. - Le violon : alors qu'il était très présent sur l'ensemble du massif et ses pourtours, il est aujourd'hui moins répandu que les précédents instruments et est surtout présent dans les secteurs ou la vielle l'est moins, c'est-à-dire dans le nord du massif. - La Morvandelle : Dans cette région pauvre qui nourrissait mal ses enfants, la vie était difficile. Les morvandiaux traduisaient en chanson leurs conditions de vie. La Morvandelle est un texte relativement récent, puisqu'il fut écrit en 1903 par le poète Maurice Bouchor, à la demande de l'Amicale des instituteurs de la Nièvre. La mélodie est une vieille chanson morvandelle : « le galant d’lai Nan-nette ». Cette chanson, emblématique du Morvan, évoque un pays pauvre et rude, mais fier de sa liberté. Elle déplore que Paris leur prenne femmes (les nourrices morvandelles étaient réputées) et bois (les bûches du Morvan partaient par l'Yonne et la Seine en bois de chauffage). Habillement traditionnel et folklorique : - Reconstitution de costumes morvandiaux par la troupe des Galvachers du Morvan - Les tenues traditionnelles ne sont aujourd'hui guère portées hormis lors de manifestations folkloriques et fêtes de village. Leur utilisation a néanmoins perduré jusqu'au début du XXe siècle. - À la campagne, le paysan morvandiau portait généralement un pantalon surmonté d'une « biaude » : une blouse, généralement bleue et qui arrivait à mi-cuisses pour les cultivateurs. Les vendeurs de bétail portait quant à eux une «biaude » grise ou noire qui tombait jusqu'aux genoux. Il portait également la « colmelle » ou « coulmelle » : un chapeau de feutre noir à bords plus ou moins larges, ainsi qu'un foulard rouge noué autour du cou. Il se chaussait de sabots en bois verni qu'il portait pieds nus. - À la ville, d'autres habits étaient portés pour les jours de fêtes, ou plus généralement par les citadins. Les hommes portaient alors un pantalon à pont (constitué d´une pièce d´étoffe en forme de trapèze qui se rabat sur le devant), habituellement de couleur sombre (noir ou gris) ou bien blanc pour les jours de fête, fait en poulangis (étoffe nivernaise analogue à la serge ou à la tiretaine). Ce pantalon était accompagné de guêtres, également en poulangis le plus souvent, remontant jusqu'au genoux et retenues habituellement par un fil de laine. Le tout était surmonté d'une veste. Ce pouvait être une « dômaire » (ou « daumière »), une longue veste colorée fendue formant des basques larges tombant jusqu'à mi-cuisses. On trouvait également la « c'miyôle », une veste courte et colorée. Gastronomie : - La gastronomie traditionnelle du Morvan est issue essentiellement des ressources produites par les fermes au XIXe et du début du XXe siècle : vache, porc, volaille, pomme de terre, lait et œuf. - Le Morvan étant un « pays rude », la nourriture se devait d'être simple et consistante. Les mets sont donc souvent très gras et basés sur de la charcuterie. On produit notamment le « jambon du Morvan » et les « terrines du Morvan » dans les environs de Château-Chinon, Arleuf ou Onlay. - Le Morvan produit également des fromages comme le « Saint-Alban » ou le « Fin Morvan ». - Dans les plats typiques l'on retrouvera : * La potée bourguignonne : échine
de porc cuite à l'eau durant de nombreuses heures avec des légumes d'hiver
(chou, carottes, pommes de terre, navets, oignons) ;
* La galette aux griaudes (ou brioche aux griaudes) :
brioche salée à base d'œuf, de farine, de lait, de levure et de lard de
cochon poêlé ;
* Le crapiau morvandiau (ou
grapiau morvandiau) : crêpe salée épaisse à base de farine de sarrasin, de
lait, d'œufs et de lard de cochon poêlé ;
* La rapée morvandelle : une
galette à base de de pommes de terre râpées.
- Selon les secteurs, la pâte peut-être agrémentée de fromage blanc, d'œuf et/ou de gruyère râpé. ArchitectureMaison typique morvandelle de l'époque
médiévale
(dessin de Eugène Viollet-le-Duc). Architecture d'antan :
- Les maisons traditionnelles rurales du Morvan ont été implantées, depuis l'époque médiévale, selon des critères bien établis, c'est-à-dire à proximité d'une source, de terres cultivables et de forêts dont le bois servait pour le chauffage et la construction. La présence de carrières de granit et d'arène jouait également un rôle important dans leur construction. - Les habitations traditionnelles peuvent être isolées ou regroupées en petit hameau. Ces derniers hameaux prennent quelques fois le nom d'huis à partir du XIVe siècle. Ces constructions sont installées de préférence à l'abri d'une colline, à mi-pente sur le versant nord, plutôt qu'au fond d'une vallée. Leurs façades sont quant à elles plutôt orientées vers le sud ou l'est afin de tourner le dos aux vents froids du nord et aux pluies venant de l'ouest. - Deux fenêtres sont généralement disposées de part et d'autre de la porte d'entrée. À l'extérieur, un escalier en pierre permet l'accès au grenier. Ce dernier est généralement carrelé sur une couche de terre et est aéré par de fines ouvertures oblongues. La toiture est assez pentue afin de faciliter la descente de la neige durant la période hivernale. - Les plus petites maisons sont constituées d'une pièce principale unique, avec une annexe, généralement accolée à la bâtisse sur un pignon, comprenant généralement l'âtre de la cheminée, un poulailler et un four à pain. Les plus grandes maisons ou fermes comprennent les mêmes éléments, avec en plus une grange, une étable et des remises (appelés encore aujourd'hui des toits ou toitons), pouvant servir de cellier ou de porcherie. Ces toits pouvaient également se situés à l'entresol si la bâtisse n'était pas de plain-pied. - Les maisons typiques morvandelles suivent une architecture autarcique, c'est-à-dire qui utilise des matériaux locaux, issus de la culture ou d'extraction : * Le bois, d'essences locales (chêne,
châtaignier), était utilisé pour la charpente de la toiture, les linteaux
de portes de grange, ainsi que pour le mobilier.
* Le chaume, provenant de la paille de seigle, était principalement utilisé compte tenu de son faible coût. Le Morvan, jusqu'à la fin du XIXe siècle comptait en effet de grandes superficies de culture de seigle, notamment dans les cantons de Château-Chinon et de Montsauche. Du fait de son inflammabilité, du risque de pourriture ainsi que du recul de la culture de seigle, le chaume fut peu à peu remplacé par l'ardoise d'Angers à partir de la fin du XIXe siècle. * La chaux servait de mortier pour maçonner les murs
(intérieurs et extérieurs) du logis et des dépendances. Elle les protégeait
tout en les laissant respirer.
* L'arène granitique, associée à la chaux ou à
de la terre, permettait la construction des murs.
* Le granit taillé permettait la réalisation de
linteaux de fenêtres et d'entourage de portes. Il provenait de petites
carrières proches ou de carrières plus importantes comme celles de Lormes
ou de La Roche-en-Brenil.
Les huis : - Un huis (écrit parfois huy ou hui) est un nom
typique du massif du Morvan, notamment dans sa partie nivernaise, donné à
certains hameaux composés de quelques maisons ou fermes morvandelles (3 ou 4
quatre généralement). On compte près d'une centaine d'huis dans le Morvan.
- Ce mot a une origine latine, ostium, c'est-à-dire la porte et par extension, la maison. - Ce premier terme, porte, désignait les menuiseries très grossières faisant fonction de porte. Le huis consiste en une série de planches simplement jointives, doublées par d'autres planches disposées de manière à se relier aux premières par des clous. - Le second sens, la maison, est apparu à partir des
XIVe siècle et XVe siècle.
- Suite à la pandémie de peste noire et à la Guerre de Cent ans, de nombreuses terres morvandelles ont en effet été ravagées et abandonnées et les populations décimées. Pour reconstruire et repeupler le Morvan, de nouvelles habitations sont construites dans les clairières artificielles qui font suite à la poursuite du défrichement du massif durant le Moyen Âge. - Ces nouveaux hameaux, isolés des villages auxquels ils sont rattachés, prennent dans le Morvan le nom particulier d'Huis. Cette appellation est suivi d'un nom, correspondant le plus souvent à celui de la personne ayant procédé au défrichage de la clairière : par exemple, l'Huis-Dupin (rattaché à la commune de Gâcogne), est un hameau fondé par André Dupin.
Comptez, il y en a 100...
Architecture contemporaine : - Afin de préserver l'identité du territoire et la
qualité paysagère et environnementale du Morvan, et rester cohérent avec le
label de Parc Naturel Régional, le Parc est partenaire des mairies, des (ex)
Directions Départementales de l'Équipement (DDE) des 4 départements
bourguignons et des 3 conseils d'architecture, d'urbanisme et
d'environnement (CAUE) de la région.
- Dans cette optique, le Parc a pour mission d'informer et conseiller tout habitant souhaitant construire ou rénover une habitation dans le massif du Morvan. Une majorité des demandes de permis de construire transitent par le Parc qui donne alors un avis simple sur les aspects architecturaux et l'intégration dans le territoire des projets des habitants. La DDE, la mairie et le CAUE sont alors libres de suivre ou non cet avis consultatif. - Ainsi, le Parc propose certains fondements et principes de base pour les constructions et rénovations dans le Morvan dont voici quelques exemples : **- Il est déconseillé de construire son habitation en
situation de mitage, et de préférer une implantation dans la continuité du
village ou du hameau, tout en respectant l'implantation et l'orientation des
bâtiments voisins déjà existants.
**- Il est également conseillé de conserver la pente naturelle du terrain en y « collant » la construction et en y intégrant une cave semi-enterrée et/ou une terrasse, c'est-à-dire de ne pas réaliser de remblais ou talus trop importants. **- Les murs d'enceinte de 2 mètres, les murs en parpaings apparents et les haies en thuyas sont à proscrire au bénéfice de murets d'environ 1 mètre ou de haies d'essences locales. **- Il est conseillé d'éviter les façades en pignon et les toitures à pentes multiples, et de préférer des volumes simples sur un plan de forme rectangulaire. **- Il est déconseillé d'utiliser de multiples formats d'ouvertures, de respecter un alignement trop rigoureux des linteaux et de réaliser trop d'ouverture sur les pignons. Il est préférable de privilégier l'asymétrie des niveaux des percements et de conserver les ouvertures existantes dans l'ancien bâti. **- De même, les fenêtres plus hautes que larges et les volets en bois seront privilégiés aux grandes baies vitrés et aux volets roulants et/ou en PVC. **- Les enduits en ciment gris, les joints creux, le PVC ou tout matériau exogène au Morvan sont à éviter. On préfèrera l'enduit à la chaux, le bois peint et les pierres locales. **- On évitera également les couleurs vives, le bois lasuré et le blanc en façade. On préférera des couleurs rosées ou ocres pour les enduits de façades, gris-ardoise et rouge-tuile pour les toitures, et des nuances de bleu, rouge ou gris pour les menuiseries extérieures. ... Maintenant, nous pouvons regretter que certains responsables ou conseils aient quelques difficultés à faire la différence entre "conseiller" et "obliger" ou entre "déconseiller" et "interdire" ou encore, plus simplement, à concevoir que nous sommes entré dans le 21ème siècle... |