Histoires et linguistique


Qui est Roger DRON, notre linguiste et traducteur ?

Roger Dron est né à Paris en 1932.
Il a passé une partie de son enfance (nourrice et années de guerre) en Morvan dans la commune d’Arleuf.

Scientifique, ses études l’ont mené au grade d’ingénieur-chimiste de l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de la ville de Paris, puis au doctorat es sciences physiques.

En dehors d’une interruption de 4 ans (1964-1968) comme chef de fabrication de l’usine d’huilerie-savonnerie Lesieur à Alger, il a fait une carrière de chercheur au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées où il a terminé comme  Directeur de recherches.

A la retraite, il s’est reconverti en linguistique pour se consacrer totalement au patois morvandiau et plus généralement au dialecte bourguignon.

L’aboutissement le plus notable de ce travail est la mise au point d’un système d’écriture rationnel basé sur le respect des règles grammaticales et idéographiques qui permettent la lecture en flux normal par les vrais patoisants et une lecture acceptable par les non patoisants.

Il a publié plusieurs ouvrages sur le patois du Morvan et des travaux sur deux classiques dijonnais, Bernard de La Monnoye et Aimé Piron.

Il a lancé l’Atelier de patois de Château Chinon, en collaboration avec Roger Perraudin et est membre titulaire de l’Académie du Morvan.

Principales règles de lecture des textes en Patois

En plus du r roulé, typique de toute la Bourgogne, et de la transposition régulière du a par le groupe ai prononcé [[è]], l’accent morvandiau comporte deux caractéristiques importantes la première étant l’ouverture des voyelles (exemple son é fermé / son è ouvert), la seconde étant ce qu’on appelle la quantité (son bref ou son long, c’est-à-dire traîné)

1-La règle qu’on utilise le plus souvent est l’application à la voyelle o de l’accent aigu (soit ó) pour marquer sa fermeture.
C’est en fait l’extension de la règle qui s’applique à la voyelle e pour distinguer é de è Le o fermé, écrit ó est le son voyelle qu’on entend dans le mot français pot …
Le o ouvert, écrit simplement o (car le recours à l’accent grave est inutile) est le son voyelle qu’on entend dans le mot français colle.

2-On étend d’autre part l’accent aigu à la voyelle i, dans deux configurations :
a) pour donner au groupe aí le son [[é]] pour le distinguer de ai qui se prononce [[è]].
b) pour donner au groupe íñ le son [[égne]] qui transpose systématiquement la finale in de nombreux mots français :
(sapin => sapíñ, chemin => cemíñ).

3- Le groupe français au est toujours conservé à l’identique à l’écrit. mais à l’oral il se prononce toujours en o ouvert long. Exemples :
au, autre, autant, auchi (aussi), faut, mau (mal), pau (piquet), rau ( oiseau buse) tous les mots en iau transposés de mots français en eau iau, viau, siau, çâtiau

4- Comme dans tout le domaine de langue d’oïl (au nord de la Loire) le e muet ne se prononce pas mais est toujours maintenu à l’écrit.
On ne doit surtout pas le remplacer par une apostrophe
Exemples : Te vas veni ài Nevers et non : T’vas v’ni ài N’vers

La consonne s placée en finale après une voyelle rend cette voyelle longue
La consonne t placée en finale après une voyelle rend cette voyelle brève

Si toutefois vous voulez en apprendre plus sur les règles du patois morvandiau,
le fascicule ci-dessus devrait paraître prochainement...

Les histoires... Les histoires... Les histoires !

Pour information :
Les histoires ci-dessous ont été écrites par « Lai gladys » d’après des souvenirs de villageois de Meunsiâre (Ménessaire - 21).

A l'origine, elles étaient destinées à être lu devant un public et donc quelques peu enjolivées à cet effet.

Pour une traduction plus "patoisante" et plus "Morvandelle", Roger Dron a modifié ces histoires pour les rendre plus proches du quotidien parlé et les a retraduit telles que présentées.

Lai Gladys garde bien sur précieusement les versions originales pour les lire devant son public.

Cliquez sur les titres pour afficher les histoires traduites