Andoche Parthiot

  
Andoche Parthiot

Les origines de la famille

La famille Parthiot trouve ses origines à Montsauche, c’est là qu’elle se serait établie, probablement aux origines même du village.

Leur première présence y est constatée en 1543 lors de la rénovation d’un terrier de la Cure de Montsauche (Cure étant pris ici au sens de « charge spirituelle » et non de rivière morvandelle).

Sur ce document, les Parthiot y figurent conjointement avec 6 autres membres de la famille : Guillaume, Philibert, Pierre, Léonard, Martin et Jean.
Martin et Jean auraient été les frères de Philibert et Léonard celui de Guillaume.

A noter que depuis cette époque, les archives de Montsauche étaient conservées « avec le plus grand soin dans un hôtel coquet »…
Les bombardements de la seconde guerre mondiale ont détruit la totalité des archives de cette commune.

Il aurait jadis existé un Huis Part(h)iot, probablement aujourd'hui au fond du lac de Chaumeçon, comme il en existe toujours un à proximité du lac des Settons

Origines étymologiques

Les origines étymologiques laissent apparaitre des Partiot, Partyot, Parthiot, Pertiot, Partiost, Parthiaux, Pertiot et beaucoup d’autre dérivés commençant par « B ».
La troisième forme semble être celle qui aurait supplanté les autres, également adoptée par une majorité de la première forme, les Partiot aujourd’hui peu courante.

De manière plus savante, Partiot viendrait de Parrot qui serait une forme dialectale de Perrot soit Petrittu, diminutif de Petru = Pïerre.

Toutefois, une première question se pose : Quelle(s) branche(s) a (ont) gardé la forme première du nom, et quelle(s) branche(s) a (ont) dévié ?

En se référant à la rédaction du terrier de la cure de Montsauche, Léonard PARTIOT, curé à la fin du l7ème siècle, écrivait son nom sans « h ».
Il en serait de même sur quelques 200 actes consignés à partir de 1687 dans les registres paroissiaux de Montsauche ou, hormis deux ou trois exceptions, le « h » n'existe pas.

Une seconde question se pose également : Pour quelles raisons un « h » a-t-il été ajouté, ou retiré ?
Ou devrait-on se demander seulement pourquoi un « h » aurait été ajouté ?

Il semblerait que la raison essentielle soit l'initiative prise par certains curés dans la rédaction des actes de baptêmes, mariages ou sépultures.
Il faut rappeler que nos ancêtres étaient en général « manouvriers » (ouvriers agricoles temporaires), forestiers, petits artisans..., et que la plupart d'entre eux ne savaient même pas signer leur nom, comme en témoignent les registres paroissiaux.
Il ne pouvaient donc pas protester si leur nom était écrit sur ces registres différemment de celui de leurs ascendants.

Ceux qui, plus tard constateront éventuellement que leur nom s'écrivait PARTHIOT garderont le “h” tout naturellement... et officiellement.

Mais pourquoi cette intervention de différents curés qui n'étaient pas, a priori, des faussaires ?
Le motif pourrait découler de la prononciation.
En effet, dans l'absolu, PARTIOT peut se prononcer comme PARTI, ou PARTIE, mais aussi comme PARTIAL, soit « PARCIOT ». Ajouter un « h » permet de lever l'ambiguîtë, car il n'y a qu'une manière en français de prononcer « PARTHIOT », manière qui ne donne en aucun cas « PARCIOT ».

Les puristes pourraient objecter que tout cela est plausible sous réserve pourtant que le nom se soit bien prononcé « PARTHIOT » et non « PARCIOT ».

Il est impossible de retrouver une indication phonétiques après tant de temps…
Quelques pistes existent toutefois dans le registre paroissial de Cervon, vers les années 1735/1745.

Lorsque Jean, fils de Michel PARTIOT a été baptisé le 11 mars 1735, son nom était orthographié « PARQUIOT », lorsque sa mère, née Jeanne PICARDET, a été enterrée le 22 février 1743, sa sépulture a été enregistrée sous la forme « épouse de Michel PARQUIO », l'acte de baptême comme l'acte de mariage de ce dernier indiquant Michel « PARTIOT ».

Or chacun sait que la prononciation morvandelle « PARQUIAU » ou « PARQUIO » correspond à PARTIOT (comme PARTI), mais non à "PARCIOT".

En ce qui concerne la prononciation de « t », il semble que le problème ait été débattu au moins une fois au cours d'une séance de l'Académie Française, celle du 27 avril 1626.
Répondant à un de ses amis, l'écrivain Charles NODIER, pour démontrer qu'il fallait éviter d'être trop formel dans ses affirmations, déclara :
« Mon cher confrère, ayez « piciê » de mon ignorance et faites-moi « l'amicié » de me répéter la « moicié » de ce que vous venez de dire »...

Pour terminer ce chapitre, cette anecdote savoureuse de Michel Partiot, concernant son ancêtre Etienne de Montreuillon :
«  Il est né PARTIOT, il a ajouté un « H » au cours de sa vie, une décision personnelle jamais enregistrée, et il est donc mort PARTHIOT, si bien que ses enfants n'avaient pas tous le même nom, certains avaient un « H » et d’autre pas... »

Ses ancêtres directs

La filiation des Parthiot de Moux est faite de « Pierres ».

- Pierre 1, était marchand à la Charité (Paroisse de Moux). Il épousa Pierrette Thibault dont il eut Pierre 2 le 23 Mars 1754.
- Pierre 2, épousa Marguerite Ligeron de Cussy-en-Morvan dont il eut Jean le 10 Juillet 1783, Pierre 3 le 13 Décembre 1787, et Etienne le 13 Octobre 1793.
- Pierre 3, épousa Jeanne Julien le 1er Mars 1813, dont il eut Louis le 22 Juin 1814, Claudine le 22 Octobre 1918, Andoche le 7 Juillet 1821 et Claude-Marie le 25 Octobre 1827.

Pierre 3, (le troisième de la lignée), qui repose (qui reposait) sous la croix élevée sur la place principale de Moux, mourut le 22 décembre 1840 d'une dysenterie épidémique.
« Il jouissait de l'estime publique et sa sincérité était proverbiale à Moux: certains de ses compatriotes, en rapportant un fait invraisemblable, ne manquaient jamais d'ajouter : Vous pouvez le croire comme si c'était Pierre Parthiot qui vous le dise. »

Sa naissance, sa carrière, ses réalisations

Andoche Parthiot est né le 7 juillet 1821 à Moux-en-Morvan,

Il fut élève de Guillaume Abel Blouet alors professeur de théorie à l'École des beaux-arts de Paris durant les années 1840, élève de l’école des Beaux-Arts promotion 1846, logiste puis Grand prix de Rome en 1849, il deviendra membre de la Société des Architectes Français en 1858.

Il deviendra ensuite l’architecte de Château-Chinon. Pendant 25 ans il réalisera de nombreux projets de restauration, reconstruction et même construction sur des édifices religieux du Morvan ou encore sur des bâtiments tels l’établissement thermal de Saint-Honoré-les-Bains ou l’hospice de Château-Chinon.

Le 23 Mai 1897, il est nommé « Architecte honoraire de la ville de Château-Chinon » par Monsieur Duray alors Maire et son conseil municipal.

Parmi ses réalisations :

- 1853 : reconstruction de l'église Saint-Léger de Saint-Léger-de-Fougeret détruite suite à l'incendie du 16 avril 1852

- 1854 : réalisation des thermes de Saint-Honoré-les-Bains, sur l'emplacement d'anciens thermes romains nommés « Aquae Nisinei »

- 1858-1860 : restauration du clocher et de la voûte de la nef de l'église Saint-Denis de Brinay

- 1859 : réalisation d'une chapelle au château de Saulières à Saint-Péreuse, en collaboration avec l'architecte Pierre-Félix Delarue

- 1860-1862 : réalisation d'un corps de logis et de la chapelle Saint-Joseph au Château de la Chaux (Alligny-en-Morvan) sur la demande de Monsieur de Chambure.

- 1862 : reconstruction du château d'Argoulais et d'une chapelle à Saint-Hilaire-en-Morvan pour la famille « de Chabannes »

- 1863-1865 : réalisation de l'église Saint-Barthélémy de Montsauche-les-Settons, sur l'emplacement d'une ancienne église détruite qui datait des XVe et XVIe siècles

- 1863-1868 : construction de l'église Saint-Péreuse à Saint-Péreuse, à l'emplacement d'une ancienne église datant du XIIe siècle

- 1868-1870 : réalisation de l'hôpital de Château-Chinon (Ville) avec sa chapelle et son campanile, grâce au don du marquis Étienne Jean François d'Aligre

- 1870-1875 : réalisation de l'église Saint-Germain de Mont-et-Marré

- 1875 : réalisation d'une chapelle dans l'église Saint-Euphrone de Corancy

- 1875 : reconstruction de la nef de l'église Saint-Loup de Saint-Honoré-les-Bains selon les plans d’Andoche Parthiot et de son Associé Bobin.

- 1875-1878 : reconstruction de l'église Saint-Germain-d'Auxerre d'Ouroux-en-Morvan à l'emplacement de la précédente église détruite par un incendie en 1870

- 1881 : construction de la mairie et de l'école (bâtiment commun) de Dommartin

- 1882 : restauration du presbytère de l'église Saint-Hilaire d'Alligny-en-Morvan, datant du XVIe siècle

- 1883 : Villa Les Terrasses pour le Dr Comoy père à Saint-Honoré-les-Bains

- 1891-(Date d’achèvement inconnue) : construction de l'église Saint-Pierre à Arleuf, à l'emplacement d'une ancienne église datant du XVIe siècle

- 1894-1896 : réalisation de l'actuelle église Saint-Romain de Château-Chinon (Ville) de style néogothique et avec sa flèche de 41 mètres (église consacrée en 1902)

- 1899-1900 : châlet de la Villa des Charmilles à Saint-Honoré-les-Bains pour la famille Pasquet de Château-Chinon.

La croix de Moux-en-Morvan

Ce monument élevé sur la place principale (maintenant accolé à l’église) a été érigé par les enfants de Pierre 3 en 1871 d’après les croquis d’Andoche..
Il rappelle aux habitants le souvenir de leur compatriote Pierre Parthiot.
Ce modeste monument reproduit et décrit à la page 75 de l’ouvrage « Parthiot, une famille roturière d’origine nivernaise » est l'œuvre d'Andoche Parthiot, fils de Pierre 3 ».

Sa fin

Son bureau se trouvait Boulevard de la République.
Il était resté célibataire et mourut (sans descendance) le 25 avril 1900 Rue de la Paix à Château-Chinon.

Sa tombe se trouve dans cette même ville, à côté de celle de l’Abbé Mézières, Chanoine honoraires de Nevers et de Troyes et curé-archiprêtre de Château-Cinon

Sources documentaires

- Documentation personnelle
- Base Mérimée :
http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_4=AUTR&VALUE_4=PARTHIOT%20ANDOCHE? target="
- Wikipédia
- Michel Parthiot
- Jean-Pierre Parthiot
- Gilbert Parthiot
- BNF (Gallica) : « Parthiot, une famille roturière d’origine nivernaise à travers les 16ème, 17ème, 18ème et 19ème siècles »
- Académie du Morvan : « Des Morvandiaux, de l’ombre à la lumière - Andoche Parthiot »


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