Une visite
succincte qui ne remplacera jamais une véritable visite
du château (Notes et photos issues de ma visite d’avril
2018)
Présentation
Le Château de Bazoches
date du XIIème siècle, c’est une Propriété privée ouverte à la visite et
classée aux Monuments historiques depuis 1994. - Sous
la Gaule Romaine Bazoches était un ancien
poste romain situé entre Bibracte, la capitale des Eduens, et Alésia et non
loin des "Fontaines salées" de Saint-Père-sous-Vézelay et proche de l'ancienne
voie romaine de Sens à Autun. - Au
XIIème siècle C'est vers 1180 que fut
édifié le château. La basilique de Vézelay toute proche
date de cette même époque. C’est à Bazoches, que firent
halte les rois Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion se rendant en Terre
Sainte. Son plan en forme de trapèze muni de quatre
tours rondes et d'un donjon est caractéristique de l'architecture féodale En cette fin du XIIème siècle, la
terre de Bazoche jusque-là inféodée au Comté de Nevers, est aux mains de Jean
de Bazoche. En 1320, la demeure passera par mariage à
la famille de Chastellux. En 1494, toujours par
mariage, le domaine passe aux mains de Antoine Saulnier du Follet, conseillé et
chambellan du Roi. En 1515, un legs permet au fief de
retourner dans la famille de Chastellux. Le domaine passera ensuite dans les familles de
Montmorillon, de La Perrière, de Vièvre, Dormenieu et enfin à Arthur de Melun
puis du grand-père de Vauban, Jacques Le Prestre. - Acquisition par le Maréchal de Vauban Le
château fut ensuite racheté en 1675 par Sébastien Le Prestre grâce une
gratification du Roi après la prise de Maastricht (où la ville fut prise en
seulement 13jours). 69 000 livres, c’est ce que lui
coutera cette châtellenie, auxquelles il convient d’ajouter les 5 500 livres de
droits féodaux dus au Duc de Nevers. Ce fut,
parait-il, l’évènement le plus cher à son cœur… Et sans doute à sa bourse… Dès 1675, il put s'installer (de
manière épisodique) dans le Morvan, au château de Bazoches.
C’est en ce château qu'il transforma en garnison dès 1680, qu’il établira son
quartier général et installera ses collaborateurs. Pour
cela, il ferma l’aile Ouest, ouvrit un second portail pour permettre l’accès
des carrosses à la cour intérieure, créa des écuries et un pédiluve pour les
chevaux…
Le Maréchal de Vauban
1 – L’entrée
- En 1830, les douves
sèches furent comblées, ce qui posa quelques problèmes quant-aux fondations.
Elles furent dégagées en 1960 permettant ainsi
l’assainissement de l’édifice. -
La grande allée d'arrivée, (également appelée "Pavé du Maréchal"), fut créée
par Vauban. C’était alors le seul accès au château. - La première salle de la visite
était l'ancienne salle des gardes et derrière la grille était la prison.
La salle des gardes
2 - Les salons
Ils offrent une vue
admirable sur Vézelay. A gauche de la porte-fenêtre,
une copie d'époque du portrait de Vauban, par Rigaud.
A droite : "Job et le festin", des ateliers de Véronèse.
Vauban, par Rigaud et
"Job et le festin"
Dans le grand salon : -
Une grande tapisserie d'Aubusson du XVIIème siècle.
- Un "cabinet" Hollandais du XVIIème
siècle.
3 - La galerie
Cette galerie n'existait
pas en 1675 lorsque Vauban fit l’acquisition de Bazoches. Il la fit construire et aménager en bureau d'études où
travaillèrent ses ingénieurs. C’est dans cette pièce
que les plans et études de quelques 300 places fortes ont été établis. Cette galerie a été récemment reconstituée.
Sa cuirasse (sous la tapisserie) où
sont visibles quelques impacts de balles est considérée comme une véritable
relique par les officiers du Génie.
Sur une petite table, un plan-relief
théorique, hypothèse de travail conçu par Vauban. Cette
maquette résume tous les principes de Vauban en matière d'aménagement de places
fortes.
La grande maquette placée au centre de la
galerie représente la place forte de Neu-Brisach (en Alsace aux environs de
Colmar).
En 1697, aux termes du
traité Ryswick, la France fut contrainte de rendre à l’Allemagne la forteresse
de Brisach située de l’autre côté du Rhin. Il devenait
nécessaire de construire une nouvelle forteresse, côté français cette fois,
pour pouvoir se défendre. Ce fut « Neu-Brisach », le nouveau Brisach. Ce qui fut fait entre 1698 et 1709.
Cette maquette très claire montre tous
les ouvrages mais aussi l’aménagement urbain avec notamment la présence de
casernes au centre de la cité, regroupant ainsi les militaires qui jadis
logeaient chez l’habitant…
Les quatre grands panneaux généalogiques
représentent les familles Le Prestre de Vauban, - Drouilhet de Sigalas et
Hurault de Vïbraye ainsi que leur descendance depuis Saint-Louis. Ce sont près d'un millier
d'écussons en porcelaine de Limoges, peints et cuits au four.
Un travail minutieux de recherche et de fabrication qui impliquait de retrouver
aussi les armoiries des familles disparues... Ainsi
peut-on voir (avec un peu d’entrainement quand même) que les actuels
propriétaires descendent, par une alliance en 1839, de Charlotte de Vauban,
fille aînée du Maréchal. D'autre
part, la généalogie des Sigalas laisse apparaître que Gabrielle de Lur-Saluces,
mariée au Vicomte de Sigalas en 1865, n’était autre que la fille de la Marquise
de Lur-Saluces, née Caroline-Victoire de Chastellux, les propriétaires de
Bazoches, directement ou indirectement, du XIIème au XVIème siècle). Ces armoiries sont des documents
juridiques dûment enregistrés aux Sceaux de France et considérés, encore de nos
jours, comme faisant intégralement partie du nom d'un individu.
4 - La salle à manger
Dans le couloir, avant
les appartements de Vauban, la salle à manger récemment restaurée et dont on ne
fait que regarder… De l’extérieur...
5 - L’antichambre du Maréchal
Impressionnant ! Bazoches c’est aussi plusieurs bibliothèques et surtout
quelques 12 000 volumes remarquables. Certaines de ces
bibliothèques sont d’accès malcommode et seule une partie des livres est
présentée, concernant essentiellement l’œuvre de Vauban (Voir après « les
Bibliothèques ») Parmi ces œuvres
bien sur des livres sur la vie militaire, les armes et les fortifications, ses
"oisivetés", ses mémoires sur l'agriculture, les galères, la monnaie, les
forêts, la charte des blés ou encore l'immortalité de l'âme, son mémoire sur la
révocation de l’édit de Nantes, sa description
géographique de l'élection de Vézelay sans oublier la fameuse "Dîme Royale"
La « Dîme Royale » est
exposée dans un « cabinet » en marqueterie de fleurs,
travail hollandais dit « de jasmin » (époque
Louis XIV)
6 - La chambre du Maréchal
Un lit de parade, 6
fauteuils et un garde-feu. Des meubles rares et
exceptionnels qui nous sont parvenus du XVIIème siècle.
Les fauteuils au bois richement sculpté
sont entièrement démontables.
7 - Le bureau du Maréchal
Ce bureau, de forme
pentagonale, a gardé son aspect d'origine.
Au-dessus de la cheminée, le portrait du Duc
de Bourgogne, par Mignard, aux murs, 6 tableaux (3 Quesnel, et 3 Clouet)
représentent 6 des derniers Valois et sur la cheminée, deux paysages
méditerranéens du XVIIIème siècle.
8 - Le Salon jaune
Au milieu de ce salon
trône une grande et superbe maquette de bateau, un vaisseau de la Marine Royale
de Louis XVI... dont l’histoire est expliquée sur place.
9 - Les bibliothèques
(Rez-de-Chaussée)
3 pièces dans lesquelles
sont regroupés environ 5 000 volumes (voir « l’incunable » dans la vitrine
située dans l'alcôve) : à voir quelques belles et rares reliures exposées dans
les tiroirs de la grande bibliothèque.
Sur un trépied, un
ancien plan de Bazoches (ici caché par la lampe) de la fin XVIIème siècle, sur
lequel figure l’ancienne et unique voie d'arrivée au château : le « pavé du
Maréchal ».
Levez la tête pour ne
pas manquer le « plafond illusionniste à motifs de caissons » du XVIIème siècle
avec son ciel en trompe l'œil.
Les deux petites pièces suivantes, sont
situées dans le donjon et servaient de cabinets d'écriture et de lecture. Les espaces y étaient généralement et volontairement
étroits pour raisons de confort de chauffage.
10 - L’ ancienne chambre de la
Maréchale
La Maréchale joua un
rôle essentiel à Bazoches. Elle y fut une remarquable
maîtresse de maison mais aussi une remarquable gestionnaire. Le plafond et les poutres sont restés intacts et sur les
peintures on retrouve les attributs des armoiries de Vauban : le trèfle et le
croissant.
A voir, un plan de Paris de très belle
qualité, dit de Turgot.
11 - La chapelle
Lors de la création du
2ème portail, la chapelle fut réduite de moitié et n’est plus considérée que
comme un oratoire.
Les peintures des
voûtes ont néanmoins été conservées. Il s'agit d'un
travail attribué à Jean Mosnier.
12 – La cour intérieure
La cour intérieure est
fort ressemblante à ce que Vauban réalisa lorsqu'il aménagea le château dès
1675. Le badigeon et les
enduits étaient de mise au XVIIème siècle pour embellir les monuments.
A Bazoches, un badigeon gris a été
appliqué sur l'ensemble du décor afin de gommer l'hétérogénéité des matériaux
et permettre de relier entre eux des bâtiments d'époques différentes (XIIème et
XVIIème siècles) sans que l'œil ne remarque de rupture dans la disposition
générale de l'édifice.
13 - Le cadran solaire
Il comprend dans sa
partie supérieure les armoiries de Vauban avec les trèfles et le croissant,
exécutés à la feuille d'or et d'argent comme le sont les chiffres et les
lettres du cadran.
Au-dessous, sa devise :
"bellicae virtutis praemium" (le fruit de la
vertu guerrière).
14 – En quittant Bazoches
En repartant, ne manquez
pas le panorama depuis le bout de la terrasse.
- Le petit village
de Bazoches et son église. - L’église de Saint-Aubin des
Caumes - La chapelle Saint-Roch (XIIème siècle) - Et, à l’horizon, la Basilique Sainte-Madeleine de
Vezelay.
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