Les Settons |
SituationC'est le plus ancien
des lacs du Morvan.
Le barrage initial fut construit entre 1854 et 1858 sur le lit de la Cure. Carte de localisation Toponymie – Pourquoi « Les Settons » ?- Le lac des Settons
tire son nom de l’ancienne vallée tourbeuse qui ne permettait pas ou peu
l’agriculture.
Le lieu était autrefois un marais occupé par une longue série de pâturages humides ou de mauvaises prairies que possédaient de nombreux propriétaires. La chétive végétation qui y poussait lui a donné le nom de « cheutons » en patois, qui a dérivé en « Settons », nom du hameau près du barrage. En résumé et selon Eugène de Chambure, le lac des Settons est donc, suivant l'origine onomastique de l'emplacement sur lequel il a été établi, le lac des « Sections » ou, si l'on veut se servir d'un terme usuel dans le Morvan, le lac des Soitures… Et qu’est qu’une « Soiture » ou « Soiteure » en patois ? C’est une mesure de superficie qui contient (comme le journal) 22 ares et 85 centiares (soit 2 285 m²). La grande soiture n’était pas en usage dans le Morvan. Elle renferme généralement 34 ares et 28 centiares (soit 3 428 m²) Le terme journal s'applique généralement aux terres labourables, alors que la « soiture » se dit exclusivement des prairies ou pâturages. Remarquons encore, toujours selon Eugène de Chambure, que l'un des deux monticules entre lesquels a été construit le barrage des Settons est appelé le « Mor », arbitrairement orthographié « le Mort », « Morne » désignant une montagne ou un monticule, Origine- Les premières études
de cet ouvrage (déjà envisagé sous Louis XIII) dataient de Louis XVI. Elles
n’aboutirent pas.
- Elles furent reprises sous l’impulsion d’André Dupin, député de la Nièvre, à l’origine du pont Dupin (ou encore « Pont de Gouloux ») près du saut de Gouloux. - Le projet de la construction du barrage des Settons fût décidé dès le début du XVIIIe siècle dans l’objectif de créer un lac réservoir pour réguler la Cure, principal affluent de l’Yonne, afin d’éviter (modestement) les crues de la Seine à Paris, mais aussi et surtout pour alimenter Paris en bois de chauffage qui était alors acheminé, à cette époque, par voie d’eau. - En 1833, « Dupin Ainé », député de la Nièvre, écrivait déjà à propos du site : « Qu’on se figure… un marais dans lequel la Cure et le ruisseau des Suisses se rencontrent et qu’ils inondent tous les ans en y amenant les neiges et les pluies qui descendent de 6 ou 7000 hectares des bois et des montagnes les plus élevées du Morvan. De chaque côté de cette plaine, on ne trouve que des masses de granit recouvertes de prés spongieux, de terres sablonneuses où le seigle arrive à maturité à peine une fois en dix ans, de bruyères et de genêts ; les bois mêmes n’y sont point descendus, tant la contrée est froide et humide ; ils restent sur les hauteurs dont ils couronnent les cimes. En se plaçant au milieu de cette vaste étendue, nul ne pourrait dire de quel côté les eaux s’échappent ; mais il existe vers le Nord des rochers qu’une violente commotion semble avoir rompus et dispersés et c’est à travers leurs débris que la Cure précipite ses eaux. Dans cette gorge étroite, on n’aperçoit que les angles aigus du granit ; ils percent le flanc des montagnes ; ils sortent du fond des eaux…». Et Dupin de conclure : « c’est là, dans cette gorge, qu’en établissant une forte digue, on pourrait avec la plus grande facilité former une vaste retenue d’eau ». - Ce n’est pourtant que par la loi du 31 mai 1846 qu’est décidée la construction. Extrait de la « Revue Des Eaux Et Forêts » Tome 3, Année 1864. « La loi du 31 mai 1846 a affecté une somme de 6,500,000 francs au perfectionnement du régime des éclusées, en créant le réservoir des Settons, en construisant six nouveaux barrages éclusés entre Auxerre et Montereau, en accolant des écluses aux barrages mobiles déjà construits, etc… » Voir extrait Ici, page 309 : https://books.google.fr/books?id=_ItMAAAAMAAJ&pg=PA309&lpg=PA309&dq=barrage+des+Settons+loi+du+31+mai+1846&source=bl&ots=wal-sd7iDp&sig=ACfU3U3xnM9RQkCJ6cDfKfu6yya00Qiqpw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjqitfq9O76AhUZ-BoKHc_KAJgQ6AF6BAgjEAM#v=onepage&q&f=true Un rapport daté du 31 mai 1848, signé de
l’ingénieur en chef d’Auxerre, Vignoul, fait référence à cette
décision et aux nombreuses études antérieures à cette date : Caractéristiques de la digueCaractéristiques générales :
- Latitude : 47° 11' 48.98’’ Nord - Longitude : 4° 3' 25.71’’ Est - Altitude : 586 mètres - Entreprises : Monsieur Perrichon, entrepreneur à Nevers - Construction : Construit sur le principe des « barrages de force » ou « barrages poids », il ne tient debout que par le poids qu’il exerce sur lui-même.
- Utilité :
Construit à l'origine pour permettre le flottage du bois, il était destiné à
gonfler les eaux de la rivière et alimenter Paris, via la Cure et l’Yonne. La construction de la digue initiale- Le 15 juillet 1854
les travaux furent adjugés à Monsieur Perrichon, entrepreneur à Nevers et
l’exécution des travaux fut dirigée par Cambuzat, Lepeuple et Otry de
Labrit.
- Le premier ouvrage, une digue en pierre, en blocs de granit, date du 13 mai 1858, comme le montre la plaque inaugurale située face à la croix en granit érigée sur le barrage. - A priori, pas de photos de cette construction. Il est vrai qu’à cette époque les appareils photo étaient peu nombreux… Si le moellon brut servant aux parties non visibles de l’ouvrage devait être extrait de la côte des Ponceaux, sur des terrains communaux situés en aval du barrage, le moellon piqué et la pierre de taille qui seraient utilisés pour les parties visibles et ornementales de l’édifice, devaient l’être de la roche de La Folie et des rochers des Abattis, dont les carrières se situent à quelques 3km des Settons. Toutefois, si la capacité de cette carrière s'avérait insuffisante, il faudrait alors aller s’approvisionner dans les carrières de la forêt de Breuil-Chenue, sur la commune de SaintBrisson, à 14km des Settons… Ce qui arriva... Et bien sûr, en ce temps-là, seuls les charrettes et les bœufs permettaient de tels transports. Et ce n’était pas tout, la qualité de la pierre devait répondre à certains critères : « On admettra que des pierres nouvellement extraites et à surface vive, brillante et grenue. On rejettera toute pierre friable ou contenant des parties friables… des surfaces ou des parties de surface lisse et, enfin, des défectuosités quelconques… Il ne pourra être fait usage de la mine pour l’exploitation des carrières de pierre. On rebutera toute celle extraite par ce procédé… Le moellon piqué et la pierre de taille n’auront rigoureusement aucun démaigrissement dans tous leurs sens. Ils seront dégrossis et ébauchés à la carrière et taillés à pied d’œuvre… » - Le barrage s’appuie sur du rocher granitique, au sud sur la hauteur d’Outre-Cure et au nord sur celle des Ponceaux. - Les ancrages des fondations varient de 1m à 2,50 mètres, ce qui est relativement peu. - Le plan de fondation se situe à environ 8,50 mètres sous le niveau du terrain naturel dans sa partie la plus basse, soit au centre de l'édifice, à 3 mètres sous le versant gauche et à 5 mètres sous le versant droit. - L’axe du barrage a été calculé afin que les forces exercées par les 22 millions de m3 d’eau ne s’exercent pas perpendiculairement à la digue. Cet axe représente un angle de 23°30’ par rapport au Nord. - Le corps du barrage est percé de 3 systèmes d’aqueducs (ouvrage destiné à l’adduction d’eau) édifiés en épanchoirs (ouvrage destiné à évacuer un trop plein d’eau). Chaque système comprend 5 aqueducs de 70cm de large sur 1m de haut. Mais ce n’était pas tout. - Plusieurs bâtiments furent engloutis, comme des moulins dont on devine encore quelques traces lorsque le lac est vidé, les paysans expropriés ne trouvèrent pas leurs comptes, des routes furent coupées, des terrains n’étaient plus accessibles… - Pas de traces (nominatives) des ouvriers ayant participé à ce gigantesque effort, pas de registres, pas de traces d’accidents ayant pu survenir, ne serait-ce que dans les transports des blocs de pierres ou dans l’eau stagnant à l’amont de la digue ? Rien ! Ou plutôt si : Des mains « écrasées » par des blocs de pierres, des blessures aux yeux dues aux projections chez les tailleurs de pierres , quelques chutes « sans gravité », des typhoïdes ou des pneumonies, des « maladies respiratoires » dues aux utilisations de la chaux... « Il nous a fallu, presque chaque jour, autoriser l’emploi de chaux qui n’avaient pas leurs 24 heures d’extinction , sinon tous les maçons restaient inoccupés et songeaient à quitter le chantier ». - Le barrage fut inauguré le matin du 13 mai 1858 et il semblerait que chacun y soit allé de « sa » bonne parole, dans « son propre registre » - Le Préfet De Magnitot, peu visionnaire, souligna " Les nouveaux éléments de prospérité que ces eaux, désormais dociles et obéissantes vous apportent..." alors que le flottage du bois allait rapidement péricliter (le chemin de fer à vapeur et donc le charbon, étaient arrivés à Paris depuis 1837...), et termina par un " Vive l'Empereur, vive l'Impératrice, vive le Prince Impérial...". - Le Député Le Peletier d'Aunay, qui n'avait pas non plus vu arriver le charbon salua " l'ère nouvelle qui commence pour la richesse forestière de cette contrée " précisant également que "cette belle fête qui nous réunit est vraiment la fête du Morvan". - Enfin, le vicaire Pierre-Louis-Marie Cortet, futur évêque de Troyes, représentant Monseigneur Dufêtre, Evèque de Nevers, malade, rendit hommage « à ces hommes dont le génie ne se montre jamais plus grand et plus fort que quand ils s'inclinent devant l'éternel foyer d'où leur vient la lumière... », ainsi qu'au "créateur tout puissant, qui de rien fit toutes choses...". Quant-à la croix de granit désignant le centre exact de l’édifice, il semblerait qu'elle ne fut bénie que l'après-midi par le vicaire général de Nevers, dans une ambiance plus... recueillie... Pourquoi un « Mur de Garde » ou « Masque de Levy » ?La catastrophe du barrage de Bouzey :
- Le barrage du réservoir de Bouzey (Vosges) construit sur un grès poreux céda… Par 2 fois. Une première fois sans incidences en 1884 alors qu'il n'était pas entièrement rempli. La seconde, le 27 avril 1895, de manière plus significative, causant des dégâts jusqu'à Nomexy (Vosges). Une véritable catastrophe qui causa la mort directe de 88 personnes, et de 200 personnes au total, notamment à cause de la pénurie d'eau potable au cours des semaines suivantes dans les villages alentour. Lors de cette catastrophe, le réservoir ne contenait qu'un tiers du volume actuel moyen. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, une approche s'appuyant sur la thérie de l'élasticité et la résistance des matériaux commença à être définie avec les études de Méry (1840), Sazilly (1853), Delocre (1865), Rankine (1872-1873) et Lévy (1885). Pour les Services des Ponts et Chaussées, la conception du barrage de Furens (Barrage de Rochetaillée, Saint Etienne-42, Loire) apparaissait alors comme « l’œuvre d’une équipe, dont le travail s’inscrit dans la durée ». La référence retenue pour le barrage de Furens est l'article de Sazilly, publié dans les Annales des Ponts et Chaussées en 1852. Il découlait toutefois d’une analyse de Méry publiée dans ces mêmes Annales en 1840. Ces détails ont une certaine importance puisqu’en 1854, la commission de la navigation du Conseil Général des Ponts et Chaussées, donne l’ordre aux concepteurs du barrage des Settons de redessiner leur ouvrage en s’appuyant précisément sur l’analyse de Sazilly, jouant ainsi un rôle majeur dans la constitution et la transmission d’un savoir. Toutefois, malgré les avantages que cette recommandation ait pu apporter à l'édification de la digue des Settons, la catastrophe de Bouzey n'avait pas encore eu lieu, les études consécutives n'avaient bien sûr pas pu être prise en compte et Maurice Lévy n'avait pas encore écrit son article sur les sous-pressions. Les travaux de Maurice Lévy : Maurice Lévy, inspecteur général des ponts et chaussées, membre de l’Académie des sciences comprit rapidement le mécanisme de la rupture et adressa un compte-rendu à l’Académie des sciences en août 1895 (la digue de Bouzet s'était rompue en avril...). La rupture du barrage de Bouzey « résulte d’un profil trop mince qui conduisait au développement de contraintes de traction sur la face amont qui ne pouvait que faciliter l’amorce de fissures et l’introduction de l’eau en pression entraînant ainsi la ruine de l’ouvrage ». Il montrait le déséquilibre qui résultait de la pénétration de l’eau dans une fissure et définissait des règles de profil pour les nouveaux barrages. Pour les anciens ouvrages, il préconisait la mise en place d’un masque (le masque de Lévy) qui isolait le corps du barrage de la retenue, masque drainé vers sa face aval. Cette solution fut ensuite remplacée par le drainage du corps du barrage afin de mieux contrôler le trajet de l'eau sous un barrage. Hélas, cette analyse ne fut pas retenue immédiatement. Ce fut seulement en 1923 qu'une circulaire ministérielle sur les barrages de grande hauteur reprit (en partie) les termes de son analyse. Toutefois, face au drame de Bouzey et aux suintements de plus en plus marqués sur la digue des Settons (et à la décision de l’état d’inspecter toutes les digues dont il a la charge…), la construction d’un masque de Lévy fut décidée le 22 Novembre 1898. La construction du masque de Maurice Lévy- Les appels d'offres
pour la construction d’un masque furent lancés et le 20 juillet 1899, les
propositions de Pierre-Emile Magnard, de Jules Prat et de Jean Fougerol
furent retenues et les travaux démarrèrent sans délais.
La digue allait avoir son masque protecteur. Une seconde digue de 271 mètres de long, destinée à renforcer l’ouvrage en amont, fut donc construite entre 1899 et 1905. Le 29 Juin 1901, Emile Roth, Ingénieur (dit « ordinaire » à l’époque) laisse entendre que : - La journée de travail durait 12 heures, de 5h à 19h dont 2h de pause dite « méridienne », la durée légale de travail de l’époque étant de 10h… - Les dimanches matins et les jours fériés sont quelque peu oubliés sans que l’on sache réellement comment ils sont rétribués. - Le chantier emploi une centaine d’ouvriers, maçons, manœuvres, charpentiers, tailleurs de pierres etc… Mais aussi des charretiers, des bœufs, des chevaux, des charrettes, des wagonnets, on travaille en équilibre sur les carrières, des débris de moellons sont régulièrement jetés du haut de la construction sans soucis des ouvriers travaillant au pied de la digue et les lendemains de paye semble être « épiques », mais toujours sans accident. Là non plus il n'est pas fait mention d’un quelconque véritable accident en dehors de la chute d’un ouvrier tombé d’une passerelle (chute sans gravité). Toujours pas de traces nominatives des ouvriers présent sur le chantier, de registres, pas de traces d’accidents ayant pu survenir, ne serait-ce que dans les transports des blocs de pierres ou dans l’eau stagnant à l’amont de la digue ? Rien ! Toutefois, nous avons quelques remarquables témoins photographiques datant de 1899 et 1900, des informations assez rares provenant des archives photos de la DDT… Vous avez dit pas d’accidents ? J’ai des doutes ! Le masque de Lévy en détail(Toutes les photos de
ce paragraphe datent de Janvier 2015)
Au centre du barrage, trône la salle des
machines servant à manœuvrer les vannes de fond qui permettent l’écoulement
de l’eau dans la Cure. Le contrepoids - Par la suite ce dispositif a été remplacé
par des machines hydrauliques alimentées électriquement. - Une graduation surmontant le mécanisme permet, à l'aide d'un abaque, de vérifier le débit d'eau correspondant à la position de la vanne.
- Enfin, cette salle des machines est
surmontée de deux imposantes cheminées.
- Dans la première version, il était
question de chauffage de la salle, pas vraiment pour le bienêtre des
employés car cette salle n'a jamais été occupée en permanence, seulement le
temps de vérifications, de manœuvres ou de relevés divers ce qui ne
justifiait aucunement un tel « confort ». Pour terminer, des « cheminées »
auraient, pour le moins, laissées quelques traces de suie, hors il n'y
en a aucune. La Bathymètrie des SettonsDu grec ancien « bathys
» (profond) et « métron » (mesure), la bathymétrie est la
science permettant de mesurer les profondeurs et le relief de l'océan
pour déterminer la topographie du sol de la mer… (et des lacs…).
Un « petit » scandale sur la gestion du lac...- Article sur
l’amodiation de la pêche Lac des Settons (Archive PDF avec OCR)
Tout au long de ces quelques 80 pages, les auteurs de ce rapport, membres du conseil général de la Nièvre de l’époque, nous livrent quelques croustillants « arrangements » entre le « locataire » du lac et les Ingénieurs des Ponts et Chaussées… Une question est posée en filigrane : étaient-ils stupides ou cupides ? Probable clin d’œil à l’histoire, le locataire du lac était un certain « Vincent »… l’imprimeur de ce rapport aussi… Une surveillance de tous les instantsQuoi que l'on puisse en
penser de prime abord, cet ouvrage n'est pas livré à lui même.
Outre les relevés de température, pluviométrie etc, une batterie de capteurs en tous genres, piézo, automatiques ou non, et de drains ajoutés à une observation humaine quotidienne permettent une surveillance de tous les instants. Ainsi, à titre d'exemple ces deux
couples de photos prises à 3 jours d'intervale. Des sondes piézométriques automatiques
(limnimètres) équipent également l'amont et l'aval du Barrage. - Enfin, la règlementation imposant maintenant qu'une bande de 15 mètres soit vide de tout arbre autour de l'ouvrage, une campagne d'abattage devrait prochainement compléter celles déjà réalisées
Toutes les photos de ce paragraphe datent de Janvier 2015 La maison de garde- Sa construction fut
décidée par l’Etat en 1847 mais ne sera mise en service qu’en 1855.
- Située dans le prolongement du barrage, l'ancienne Maison de garde (la Maison "du" garde), aussi appelée la maison des ingénieurs, avait précisément pour fonction de loger les ingénieurs du barrage, mais aussi le garde du lac, fonctionnaire de l’Etat qui devait surveiller les moindres mouvements du barrage et transmettre les information de la station météorologique (située maintenant au nord de la maison du garde, toujours en service mais automatique).
- Le garde du barrage avait ses quartiers
derriere cette petite fenêtre que l'on aperçoit au centre du bâtiment, au
niveau de la toiture. Les travaux d’entretienAutres vidanges connues
(mais manquant de documentation) avant la construction du Masque de Lévy
: 1882, 1884, 1887, 1890
Le parement amont du barrage (masque Maurice Lévy et digue primitive) a été étanché au fil des décennies d’enduit plus ou moins pérenne dans le temps. Les travaux en 1927 Informations non encore extraites des archives... Les travaux en 1947 Informations non encore extraites des archives... Les travaux en 1963 Mise en œuvre d’un enduit de protection
armé datant de 1963 et constitué d’un treillis
A voir également quelques diaporamas de
photos de l'époque: Les travaux en 1984 Informations non encore extraites des archives... Les travaux en 1995 Pour le « Fun », c’est la division territoriale routière de Château-Chinon qui, à cette époque, était en charge du barrage et en pilota la vidange… Pour avoir une (petite) idée de la question, je n'ose imaginer les insomnies et les tiraillements capillaires du Divisionnaire de l'époque... Les travaux en 2008 Cette vidange, s’est faite tout en
douceur, sur plus de deux mois, le début de la vidange a débuté le 26
aout avec un débit de l’ordre de 2m3 seconde. - Photos vidange 2008-Assec : Les travaux en 2011 Les travaux aval en 2016 - Pour satisfaite à une directive visant à protéger les ouvrages contre les dangers des systèmes racinaires dont certaines espèces (peupliers, robinier, saule…) développent des racines particulières plus susceptibles de menacer l’intégrité des digues et barrages, de nombreux travaux avaient déjà été réalisé en ce sens en Juin 2016 et poursuivis. - « En février
2019, la chute d’un arbre dans le parc aval du barrage des Settons a
engendré des dégâts importants sur des instruments de mesures de
surveillance du barrage. Texte Préfecture de la Nièvre, photo DDT
58 Ces travaux s’étaient poursuivi les
années suivantes et en 2022, les abords aval du barrage étaient propres
et les seuils d’épanchoirs et coursier évacuateur de crues totalement
dégagés. Cerise sur le gâteau, le côté « écologie » n’avait pas été en reste en proposant des ateliers « nichoirs » pour les enfants dont les quelques réalisations ont été installées en contrepartie des nichoirs naturels détruits.
Ma p'tite école...- Face à la maison de
garde, en bout de digue, se trouve "la maison des agents", construite en
1899 pour abriter les agents chargés de la surveillance des travaux du
mur de protection amont.
Lorsque la digue fut achevée, elle fut louée à des particuliers. - En 1926, cette maison deviendra une école pour les enfants des villages voisins. - Une vingtaine d'enfants la fréquentèrent, jusqu'à sa fermeture, le 30 juin 1987. Enfin un musée : Anciennement installé
(provisoirement) dans l'ancienne gare de Montsauche les Settons,
elle a ouvert ses portes définitivement dans l'ancienne école
restaurée des Settons, au bord lac, près de la digue et de la Maison des
Grands Lacs. Bonne visite ... La croix des Settons et la croix de Chazelle- La croix de granit,
apposée sur le barrage et baptisée l'après-midi du 13 mai 1858 par le
vicaire Pierre-Louis-Marie Cortet, désigne le centre exact de l’édifice.
- Il existe une copie de la croix des
Settons que l'on qualifie généralement de « sœur jumelle ». - Un rapprochement entre l’œuvre
d’assistance des « Petites sœurs de l’Assomption » arrivées à Nevers en
1898 et ayant pour mission d'aider les personnes dans le besoin de la
Nièvre et l’utilisation du double de la croix pour symboliser leur
arrivée en Haut-Morvan serait-il cohérent ? Le Flottage du bois- Le 23 juillet 1546,
des lettres patentes attestent que Gille Deffroissez, Maître de forges en
nivernais, aurait réalisé et réussi des essais de flottage sur la
Cure.
- Le 20 avril 1547, Charles Leconte, réel précurseur en matière de flottage a conduit au port des Célestins le premier train de bois provenant du nivernais par la rivière Yonne. - En 1547, René Arnoult obtint du Roi Henri II des lettres patentes pour le privilège de faire flotter du bois sur l'Yonne et la Cure. - En 1820, l'Yonne et ses affluents charrient 92 500 cordes de bois (46 250 décastères) - Le barrage du lac des Settons a été construit pour faciliter le flottage du bois en se servant de la rivière comme moyen de transport. Le flottage du bois « à bûches perdues » est une des plus grandes traditions morvandelles. - Le flottage du bois commençait le 1er novembre à la foire de Château-Chinon où le bois, amené, empilé et débité en morceaux de 1,14 m, était vendu par les morvandiaux aux marchands de bois parisiens. - Les bûches portaient à chaque extrémité la marque poinçonnée de son propriétaire ou de l’exploitant. - Le « jet » était produit par une vaste « chasse d’eau », « poules d’eau » et « canardiers » étaient chargés de faciliter la progression sans encombres des bûches le long des rivières. En aval des lacs et étangs, toute la famille morvandelle était employée sur le flottage et il n’est pas rare encore aujourd’hui de retrouver dans les vieilles maisons le « croc » de son ancêtre. - « Sur la Cure où il flottait depuis les Settons, le bois n’était embarqué qu’au grand flot en mars et avril, deux ou trois jours suivant la disponibilité de la retenue d’eau... ». - On arrêtait les bûches à Arcy-sur-Cure et elles n’étaient lâchées sur Vermenton (dans l’Yonne) qu’au fur et à mesure des besoins. Là, le bois était sorti de l’eau et constitué en radeaux, des trains de 100m de long, soit 25 décastères de bûches reliées ensemble. - En ce temps-là, le Morvan servait à lui seul à chauffer Paris pendant tout un hiver. - Ce moyen de transport connut une diminution drastique avec l’arrivée du charbon : le volume passe de 7 200 décastères en 1850 à 782 en 1920. Le flottage cesse définitivement d’exister en 1924. http://www.cheny.net/ Voir également ce site bien documenté : http://bois.volants.free.fr/ Tourisme- Vers 1920 le lac perd
sa fonction principale, remplacés par le charbon, les bois ne flottent
plus vers Paris.
Le lac est laissé à l’abandon pendant quelques décennies. - Le 23 août 1931, l'hydravion, piloté par Pueyo, se rend au lac des Settons depuis l'Escale d'Hydravions de la Charité pour assurer des baptêmes de l'air. Victime de son succès, l'hydravion ne peut satisfaire toutes les demandes… Il est prévu qu'il revienne le 6 septembre. Mais ce jour-là, si le temps est au beau au départ de La Charité, passé Corbigny, les monts du Morvan sont pris dans les nuages d'orage. L'appareil doit voler longtemps avant de retrouver son chemin, et le manque d'essence l'oblige à amerrir sur l'étang de Vaux. Il rejoint La Charité le lendemain. Pour la saison 1932, c'est le SCHRECK FBA, piloté par Lescure, qui part pour les Settons pour la promotion et les vols proposés aux touristes au-dessus du lac. Il est représenté sur la photo ci-dessous.
Le lac a ensuite retrouvé une nouvelle fonction avec
les congés payés, il devient un lieu de loisirs. - Aujourd’hui, un sentier pédestre permet
de faire le tour du lac au plus près de l’eau. La beauté du site et les
multiples activités font de ce lac un lieu de séjour très fréquenté en
été. - La forme de l'observatoire rappelle
clairement les constructions d'Alexandre Coulbois, le "Père Coulbois",
charpentier savoyard venu s'installer dans le Morvan en fin de 19eme
siècle et qui construisit une cabane sur la grande île, destinée à
servir de refuge aux promeneurs qui venaient en barque.
Les GR : Photo d'un ancien article d'Elisabeth Berthier-Bizouard Correspondante locale du "Bien Public" de 1995 à 2020, Exposition en Mairie de Saint Germain de Modeon Sources documentairesJanine Bardonnet :
- Le lac des Settons, son histoire d'hier à demain, - Naissance du lac des Settons 1858-2008 Editions « Ma p'tite école » : www.lesSettons.com - DDT 58-SSPR-Subdivision Loire : Avec tous mes remerciements, notamment à Olivier C. et Serge L. pour leurs explications et pour m'avoir permis toutes les photos de la salle des machines et de l'aval de la digue, ainsi qu'à Nathalie Coulon pour ses dernières mises en ligne sur le site de la DDT 58. - « Pour mémoire n°9 »: Les barrages en France du XVIIIè à la fin du XXè siècle (Histoire, évolution technique et transmission du savoir) par Jean-Louis Bordes, ingénieur des Arts et Manufactures, Docteur en histoire (Publication CGEDD) - Comité Français des Barrages et Réservoirs : http://www.barrages-cfbr.eu/ - Parc Régional du Morvan : http://www.parcdumorvan.org/ - Wikipédia : http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Grands_lacs_du_Morvan - Les grands lacs du Morvan : http://www.grandslacsdumorvan.com/ - Seine Grands Lacs : (ex IIBRBS) : http://www.seinegrandslacs.fr/ - Annie Delaitre-Rélu : Le Grand Flot : tirage, tricage, empilage - Cartes postales anciennes : Collection Joseph Salguero |