Le chateau de Bazoches |
Tout d’abord, ne pas confondre Bazoches et BazochesEn effet !
C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé fréquemment dans les différents textes que j’ai pu consulter... et dont certains s’étaient eux-mêmes fourvoyés… Nous sommes bien dans la Nièvre ! Bazoches, commune de la Nièvre ; Bazoches-au-Houlme, commune de l'Orne ; Bazoches-en-Dunois, commune d'Eure-et-Loir Bazoches-lès-Bray, commune de Seine-et-Marne ; Bazoches-les-Gallerandes, commune du Loiret ; Bazoches-les-Hautes, commune d'Eure-et-Loir ; Bazoches-sur-Guyonne, commune des Yvelines ; Bazoches-sur-Hoëne, commune de l'Orne ; Bazoches-sur-le-Betz, commune dans le Loiret ; Bazoches-sur-Vesles, commune de l'Aisne ; Beton-Bazoches commune de Seine-et-Marne. La région - HistoireLes terres de Bazoches
dépendaient jadis du grenier à sel de Vézelay.
Au XIIème siècle, les dîmes de cette paroisse étaient partagées entre le collateur (celui qui avait le droit de conférer un bénéfice ecclésiastique), le curé et le seigneur. Jusqu'en 1841, Saint-Aubin-des-Chaumes, dépendant aujourd'hui au canton de Tannay, dépendait de la paroisse de Bazoches. Lors de la Révolution de 1789, Bazoches dépendait de l'ancienne châtellenie de Monceaux-le-Comte. Le château quant-à lui est situé sur le tracé de l’ancienne voie romaine de Sens à Autun. Le nom de Bazoches viendrait du latin « basilica » (basilique) qui désignerait également « un espace public » avec portique (tribunal ou centre administratif). Il est probable qu’un tel bâtiment romain ait pu se trouver là, puis détruit par diverses invasions. L’architectureVue ancienne de Bazoches Le plan est celui d'un trapèze irrégulier
comme il était parait-il de mise à l’époque féodale. La façade Est a été dégagée par Vauban et
agrémentée d'un portail de style classique. Dans la cour intérieure, le toit du corps
de logis Nord a été réalisé « à la Mansart » alors qu'au premier étape se
distingue la longue galerie aménagée en salle d’études et de travail par le
Maréchal. Les seigneurs et propriétaires de la terre de Bazoches(Reconstitution sous
réserves…)
Auguste Ier de Bazoches semble être le plus ancien seigneur de Bazoches connu Né vers 990, Marié avec (inconnue). La date de sa mort est également inconnue Auguste II de Bazoches Né en 1021 Marié en 1048 avec Ermengarde d'Avallon (1033-1083) Décédé en 1084 (63 ans) Wallerand Ier de Bazoches Né en 1056 Marié avec Théodorine de Lormes (1065-1096) Décédé en 1118 (62 ans) Wallerand II de Bazoches Né en 1088 Marié en 1110 avec Justine de Seignelay (1094-1148) Décédé en 1139 (51 ans) Alexandre Ier de Bazoches Né en 1114 Marié en 1147 avec Alix de Courson (1128-1183) Décédé en 1175 (51 ans) Alexandre 2 de Bazoches Né en 1146 Marié avec Célestine de Lormes (1165-1213) Décédé en 1206 (60 ans) Wauthier 1er de Bazoches Né en 1178 Marié avec Mahaut de Courson (1189-1244) Décédé en 1229 (51 ans) Wauthier 2 de Bazoches Né vers 1215 Marié avec Chrétienne d'Avallon (1229-1286) Décédé en 1267 (environ 52 ans) Gaucher de BAZOCHES Né vers 1248 Marié avec Isabeau de Guines-Coucy (1256-1318) Décédé en 1309 (Environ 61 ans) Jean de Bazoches A la fin du XIIème siècle, la terre de Bazoches jusque-là inféodée au Comté de Nevers, est aux mains de Jean de Bazoches. Le château de Bazoches est construit pour lui (probablement entre 1170 et 1190), sur l'emplacement d'un ancien poste romain. Né en 1245 Marié avec Marie du Vault de Lugny (1244-1282 ) Puis remarié en 1285 avec Berthilde de Cravant (1262- 1331 à 69 ans) Décédé en 1314 (69 ans) En 1320, la demeure passera par mariage à la famille de Chastellux. Guy de Chastellux Né en 1262 Marié avec Laure de Bazoches (1275-1330 à 55 ans) Décédé en 1324 (62 ans) En 1475, toujours par mariage, le domaine passe aux mains d’Antoine Saulnier du Follet, conseillé et chambellan du Roi. En 1515, un legs permet au fief de retourner dans la famille de Chastellux. Le domaine passera ensuite dans les familles de Montmorillon. Charlotte de Chastellux (1485-1523), héritière du fief, épouse Jean Baptiste Saladin de Montmorillon. Leur fille, également prénommée Charlotte, l'apporte en dote à son époux, Gabriel de La Perrière, seigneur de Billy, qu'elle épouse le 22 février 1532. Elle apporte également la seigneurie du Bouchet, et la vicomté d'Avallon. Leur fils, Louis de La Perrière et son épouse Jeanne de Lanty, prennent ensuite la succession, Puis ce sera leur fille, Françoise de La Perrière qui épousera le 29 octobre 1591 Jacques le Prestre de Vauban (1537-1633). Le château passera alors par héritage et alliance à Ludovic de Vièvre et Louise de La Perrière qui rénoveront le château vers 1630 (le quadrilatère et trois tours à mâchicoulis datent de cette époque). Ce sera ensuite propriété de Robert de Dormenieu puis du comte de Melun, lequel le vendit finalement à Sébastien Le Prestre de Vauban. En 1675, Sébastien Le Prestre est donc propriétaire du château de Bazoches grâce une gratification du Roi à la suite de la prise de Maastricht en 1673. 69 000 livres (environ 3 105 000 € en 2019), c’est ce que lui coutera cette châtellenie, auxquelles il convient d’ajouter les 5 500 livres (environ 247 500 € en 2019) de droits féodaux dus au Duc de Nevers. Ce fut, parait-il, l’évènement le plus cher à son cœur… Et sans doute à sa bourse… Dès 1675, il peut s'installer (de manière épisodique) avec sa famille dans le Morvan, au château de Bazoches. C’est en ce château qu’il établira son quartier général et installera ses collaborateurs. En 1688, à la suite du siège de Philippsburg et de la victoire de l’armée française face aux troupes impériales du comte Maximilien Von Starhemberg, Louis XIV, en récompense des services de Vauban, érigea sa seigneurie de Bazoches en comté sous le nom de « Vauban » et lui fit don de 4 pièces d’artillerie prisent lors de la bataille. « Ordonnons dit ce prince au sieur marquis de la Frezelière lieutenant général de remettre quatre pièces de calibre a son choix au sieur de Vauban surintendant des fortifications de France à prendre dans les arsenaux de Manheim, de Hebeilberg ou de Philisbourg que nous lui accordons pour lui marquer l’estime particulière que nous faisons de son grand mérite et de la satisfaction que nous avons des singuliers services qu’il a rendus au roi notre très honoré seigneur et père pendant cette campagne dans l’armée qui était sous nos ordres en Allemagne. » Ce que nous confirme JF Baudiau en ces termes : « On voyait en 1748 dans la cour quatre pièces de canon que le grand dauphin, l’élève de Bossuet par un privilège unique jusque-là avait données au maréchal le 18 novembre 1688 et qui avaient été tirées de Philisbourg ». Après la mort du maréchal en 1707, ses deux filles se partagèrent ses biens : - Charlotte, l’aînée, mariée à Jacques de Mesgrigny, chevalier, comte de Villebertin, hérita d’Aunay, d’Epiry et de de Cervon - Jeanne Françoise, la seconde, épouse de Louis Bertin de Valentine, marquis d’Ussé, eut le comté de Vauban et toutes ses dépendances En 1745 la fille de Vauban vend le château à Denis Angran d'Alleray qui n’en profitera que briévement puisque guillotiné à la Révolution. Le château réintègre la famille par alliance matrimoniales, en 1838, Ferdinand de Vibraye hérite de Denis-François Agran d'Alleray, descendants de la fille ainée de Vauban, Charlotte de Vauban mariée au comte de Mesgrigny d'Aulnay. Aujourd’hui, le château appartient à des descendants de la famille Bazoches. Le vicomte et la vicomtesse de Sigalas qui possèdent le domaine l’ont ouvert à au public, en 1997, après de gros travaux de restauration. Le Maréchal de VaubanLes visiteurs célèbresAu fil des siècles, le
château de Bazoches a reçu et hébergé de nombreux hôtes qui n’ont pas forcément
laissés traces de leur passage...
Il est souvent question des 3 suivants : - Le roi Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion avant faire route pour la Terre Sainte lors de la 3e croisade (prêchée à Vézelay par Saint Bernard). - L’empereur Frédéric Barberousse (Frédéric Ier de Hohenstaufen, 1122–1190) aurait fait une halte au château sans que l’on en connaisse la raison La révolutionLa plupart des châteaux
sont tombés sous les flammes des discordes civiles des 15ème et 16ème siècles
mais aussi lors et à la suite de la révolution de 1789 et aujourd’hui encore
certaines ruines en sont témoins.
Dans le Morvan il y eut quelques exceptions (et sauf erreur) : - Chastellux, - Bazoches, - Marcilly, - Thoisy, - La Roche-en-Brenil, - Chassy, - Jeu, - Menessaire, - La Cour-d'Arcenay, - Villargoix, - Vandenesse La visite du ChâteauVisitez le château sur
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Sources documentaires- Document sans auteur
et de source inconnue
- Documentation personnelle - Wikipédia - Abbé JF Baudiau : « Le Morvand, ou essai géographique, topographique et historique sur cette contrée » |