Eugène de Chambure

Eugène Andoche Pelletier de Chambure
En couverture de son Glossaire, Eugène de Chambure disait :

Si ergo nesciero virtutom vocis, ero ei cui loquor barbarus, et qui loquitur mihi barbarus.
(1ère Épître de saint Paul aux Corinthiens - Chapitre 14/11)
(Si donc je ne connais pas le sens des paroles, je serai un barbare pour celui à qui je parle,
et celui qui parle sera un barbare pour moi)

  

Les armes de la famille

D'azur, à un chevron d'or, accompagné de trois pommes de pin de même, posées 2 et 1, à une croix d'argent, en chef.


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En Nivernais, Bourgogne.
Seigneur de La Chaux, Saint-Léger.
Châtelenies de Liernais, Saint-Brisson.
Alliances : Lys, Guijon, Febvre de Maurepas, Maleteste, Sallier, Pelletier de Cléry, Landes, Dareau, Balathier-Lentage, Erpt d'Holt.

De sa naissance à son mariage

Eugène Andoche Pelletier de Chambure est né le 4 mars 1813 dans le 5ème arrondissement de Paris.

Il est le fils de Claude-Denis Bonaventure Gabriel Pelletier de Chambure et de Anne-Sophie Rouvière.

C’est en hommage à l’église Saint-Andoche de Saulieu dont les Pelletier étaient marguilliers héréditaires depuis toujours que son second prénom lui a été donné : Andoche.
(Les marguilliers ou matricularius en latin, avaient la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes de l'Église)

De son mariage avec Marie-Herminie Dareau (1813-1881), une lointaine parente bien dotée, appartenant à une respectable famille de robe (son père Étienne Dareau, était ancien seigneur de Blancey et conseiller-maître à la chambre des Comptes de Dôle), il eut une fille :
- Marguerite Pelletier de Chambure (1837-1880)

En 1834 qu’il racheta les terres de ses ancêtres et vint s’établir dans le Morvan au château de la Chaux.

Le château de la Chaux

A l’origine, ce château aurait été une Villa romaine.

En 1338, ce fief était propriété de Jean de Bourbon, seigneur de Montperroux.
Lucas de Vésigneux en fit ensuite l'acquisition puis le laissa à sa nièce Jacqueline, laquelle l'apporta à Saladin de Montmorillon qui reprit de fief en 1398.
En 1498, le château passe aux mains des ancêtres d’Eugène, notamment par Mathieu (ou Mathurin ?) Pelletier de Chambure, écuyer et seigneur de Saint-Léger-de-Fourche.
La petite fille dudit Mathieu, Jeanne-Baptiste Martenne, apporta le château par mariage à François Maurepas qui, par la suite, fut accusé d’avoir tenté de supprimer son épouse… Une tentative oh combien malheureuse puisqu’en réalité il tua, sa belle-sœur dont il était secrètement épris…

Jeanne-Baptiste vendit le domaine le 9 septembre 1750 à Pierre Serpillon, bourgeois de Saulieu, ancien lieutenant criminel au bailliage d'Autun (pour la somme de 31 000 livres et un poinçon de vin de Santenay - dit-on)

Le domaine changea encore mainte fois de propriétaires jusqu’en 1834 où Eugène racheta un château en très mauvais état.

Eugène, revenu sur la terre de ses ancêtres, se consacra à l’amélioration du domaine agricole, à la gestion de ses forêts (l’idée de planter des résineux n’est toujours pas bien digérée de nos jours…) et à la vie politique.
Il fut élu conseiller général de la Nièvre à Montsauche de 1848 à 1870.

Le château de « La Chaux » fut reconstruit en 1860 sous la direction de l’architecte Andoche Parthiot (Voir ICI Andoche Parthiot).
Les travaux furent achevés le 5 mai 1862 par la bénédiction de la chapelle dédiée à Saint Joseph, par Mgr Théodore-Augustin Forcade, évêque de Nevers.

Au cours du 19ème siècle, ce château passait pour l’un des plus beau du Morvan

Les écrits d’Eugène de Chambure

C’est en 1830, alors qu’Eugène n’avait que 17 ans, que l’un des poèmes régulièrement écrits attira l’attention et fut publié dans « Les Annales Romantiques ».
En 1834, il fut lauréat du prix annuel de poésie crée par Archon-Despérouse et attribué à des œuvres de poètes

Encouragé, il continua ses écrits, consignant les émotions du voyageurs ou les rêveries de quelques promeneurs, jusqu’à ce jour de 1843 où le recueil de poésie, « Transeundo » (C'est en passant), fut publié par la revue des Deux Mondes qui en rapporte notamment :

« Le Transeundo de M. de Chamhure, est un recueil de vers quelque peu languissants. mais simples et isolément agréables. Aux yeux de M. de Chambure, la poésie est l’occupation la plus délicate de l'esprit, comme l’amour est l’occupation la plus délicate du cœur; cependant la publication de Transeundo ne lui inspire aucune illusion vaniteuse. L’auteur déclare lui-même qu’aux hommes complétement doués appartient le privilège exclusif de faire accepter leurs vers par la foule ; pour lui, l'offrande qu’il présente aujourd’hui à la muse est en même temps, est surtout un dernier hommage à la fée de la jeunesse. C’est le suprême adieu du voyageur au seuil où il ne doit plus revenir. Des vers, ainsi donnés comme un humble et discret tribut,. ne veulent. pas être jugés avec rigueur. L’homme d’ailleurs s’efface avec modestie dans tout le volume, et c’est à peine si, à un seul endroit, la nature du poète éclate et se trahit, par ce vers où il est dit que, s’il a chanté, c’était pour obéir aux volontés des cieux. »

Le « Glossaire du Morvan, Etude sur le langage de cette contrée » publié en 1878 fit la réputation d’Eugène de Chambure.

Ce Glossaire reçu le prix de l’Académie et le prix Archon-Despérouse en 1879.


La prière de de Chambure

Le « Glossaire de Chambure », le « de Chambure »

« Le patois morvandiau n'existe donc écrit nulle part. Il n'existe que dans l'usage contemporain… »
Eugène de Chambure fut très souvent critiqué pour s’être risqué à une étymologie qualifiée de douteuse voire même à la prétention d’une étude comparative entre les différents patois suisses, belges et morvandiaux… Il n’en demeure pas moins qu’il fut le seul à réaliser ce travail colossal, aidé en cela par « Monsieur Henri », son fils Antoine Henri, châtelain de Mont-Martin à Lavault-de Frétoy où il fut Maire.


Henri de Chambure


Combien de temps ont-ils passé à la rédaction de cette œuvre ? Peut-être vingt, trente ans ? Personne ne le sait vraiment !

Toutes les critiques sont dépassées et c’est aujourd’hui encore « LE » document qui fait autorité et que l’on retrouve dans toutes les bonnes bibliothèques… Et sur tous les bons sites Web consacrés au Morvan (voir le glossaire de Chambure avec recherche en ligne sur ce site en cliquant ICI)

Presque 6 000 mots de patois à découvrir, toutefois, dans ses différents travaux, la Société Eduenne qui a largement fait l'éloge d'Eugène de Chambure et de son glossaire du patois morvandiau, n'en a pas moins remarqué l'absence d'un certain nombre de mots largement employés et en a réalisé une publication (non encore retrouvée dans son intégralité), mais dont voici un extrait : http://www.eulglod.fr/morvan/hors_glossaire_1622.htm" target="
(A noter que certains mots absents en tant que tels du glossaire figurent néanmoins dans les définitions)

Le décès d’Eugène de Chambure

Si Eugène de Chambure est connu pour son Glossaire, ceux qui ont connaissance de son décès sont beaucoup plus rares… Et ceux qui s’y risquent ont tendance à confondre la date de décès de son épouse (1881) avec la sienne…

Eugène de Chambure est décédé à l’âge de 84 ans le 6 avril 1897 à Alligny en Morvan (58230) et a été inhumé dans le caveau familial de la chapelle du château de La Chaux.

  

Le château de la Chaux « aujourd’hui »

Il est souvent rapporté que c’est l’histoire d’Alice, « une petite fille d’origine asiatique » qui venait en vacances à La Chaux…
Elle y reviendra, et, des années après, épousera Arnaud de Chambure, historien-géographe, passionné d’élevage et dernier châtelain.
150 hectares avec bovins, ovins et poneys Connemara, 100 hectares de forêts, et bientôt deux enfants, Denis et Pierre, voilà pour le quotidien.

Hélas en 1978, c’est le décès de Arnaud de Chambure suite à une crise cardiaque suivi en 1984 du décès de Denis, le fils aîné, lors d’un accident de la route.

La succession est trop dure et Alice de Chambure retourne à Paris pour l’éducation de son fils Pierre et, parallèlement, se voit dans l’obligation de vendre des biens afin régler les droits de succession.
Ce sera notamment le cas, plus tard, de la remarquable bibliothèque du château lors de la vente du 26 avril 2015 par la Maison Leclere.


(Cliquez sur l'image pour voir le catalogue en PDF)


Mais l’idée lancée du temps d’Arnaud a fait son chemin.

Un premier gîte avait été créé en 1978 au château de la Chaux, puis en vînt un 2ème… puis un 3ème…
Aujourd’hui ce sont 8 gites (dont un gîte entièrement équipé pour personnes handicapées) qui sont sortis de toutes les dépendances du château offrant une capacité d’accueil de 64 personnes, auxquels il convient d’ajouter la réhabilitation d’une ancienne étable dont le toit était effondré depuis 1992 et sa transformations en une salle de 40 places pour séminaires, concerts, etc…

Pierre et Diane œuvrent maintenant pour maintenir ce souffle nouveau pour la plus grande joie de tous leurs clients et le souvenir d’Eugène.

Sources documentaires

- Pierre de Chambure : http://www.gites-lachaux.fr/
- http://www.patrimoinedumorvan.org/culture/personnages-celebres/eugene-pelletier-de-chambure-1813-1897" target="
- http://www.academie-francaise.fr/rapport-sur-les-concours-de-lannee-1879" target="
- Vents du Morvan n° 30
- Wikipédia
- Documentation personnelle
- http://pierre.collenot.pagesperso-orange.fr/Issards_fr/st_martin/envir_alligny.htm nge.fr/Issards_fr/st_martin/envir_alligny.htm
- Académie du Morvan : « Des Morvandiaux, de l’ombre à la lumière-Eugène de Chambure »
- Glossaire de « De Chambure »
- http://lemorvandiaupat.free.fr/" target="
- https://en.geneanet.org/" target="
- Académie du Morvan : « Des Morvandiaux, de l’ombre à la lumière-Eugène de Chambure