Arleuf |
SituationAu
Nord les forêts d’Anost, au Sud, la forêt du Grand Montarnu et le Massif du
Haut Folin, à l’Est le Bois de Fragny et la Canche et à l’Ouest une bordure
formée par l’Yonne. Plus clairement, elle se situe à une dizaine de kilomètres à l’Est de Château-Chinon ! ToponymieLe nom d’Arleuf viendrait du latin « Aridus Locus », lieu
aride, terme retrouvé dans les chartes médiévales citées notamment par Roland
Niaux.
MAIS :
Sans qu’aucune ne
fasse l’unanimité, d’autres versions ne sont toutefois pas à écarter :
« Aleu » viendrait
d’une terre possédée en pleine propriété,
« Areure » serait
une terre labourable
« Areleu » le pays
des loups, du celte « are » et du latin « leu », encore que le celte « Are »
semble plutôt signifier « Devant » alors que « Loup » en latin se traduirait
mieux par « Lupus ». Une autre hypothèse, locale mais défendable, laisserait entrevoir un « Aureum Locum – ou Locus- », un lieu où il y aurait de l’or en raison des nombreuses mines (et pas toutes aurifères) ayant été exploitées dans la région. N’étant pas spécialiste, je vous laisse le choix. Voir également : « Essai de Toponymie des communes du Morvan ICI »). GentiléLe gentilé est le nom porté par les habitants d’un
lieu.
Pour Arleuf c’est
à la fois évident, surprenant et en décalage avec la toponymie du lieu : Les Arleuquins et
les Arleuquines très joli
! OriginesDepuis des lustres, Arleuf est un point de passage.
C’est un col entre
la plaine de l’Arroux et le Bazois pour une voie Gallo-romaine telle Autun -
Orléans par Château et Entrains, c’est aussi le croisement avec la voie
entre Bibracte et Alésia. HameauxIl suffisait de 2 ou 3 maisons pour former un hameau. Et
là, des groupes de 2 ou 3 maisons dispersées il y en avait…
Il en subsiste
encore un nombre impressionnant de nos jours : - Bost - Fosse - La Pirotte - Le Châtelet - Le Chatz - Le Maraut - Les Bardiaux - Les Barats - Les Blandins - Les
Bouffechoux - Les Brenets - Les Carnés - Les Chaintres - Les Chaveaux - Les Cheintres - Les Chevenots - Les Gardebois - Les Gorys - Les Grands
Champs - Les Joies (haut
et bas) - Les Malpeines - Les
Pasquelins - Les Petits - Pont Chareau - Les Rollots - Les Toquets - Les Trinquets - Montignon - Voucoux … Sauf erreur et
ceux que j’ai bien du oublier… Démographie Sous la révolution, Arleuf comptait environ 2000
habitants, 3000 en 1850, le début du 20ème siècle y voyait encore 2500 âmes,
la population commença alors à diminuer pour atteindre de nos jours un peu
moins de 800 habitants.
La Tournelle et ses Seigneurs- Dès le XIème siècle la seigneurie de La Tournelle
appartenait à la maison de Château-Chinon et relevait du « puîné » (second
enfant, enfant né après l’aîné, contraction de « puis né ») de cette maison.
- Seguin fut le
premier seigneur connu ayant porté ce nom. Il mourut vers
1150, peu de temps après son retour des croisades, laissant son épouse
Maguelone et six enfants. - Seguin II lui
succéda et, avec l’accord de ses 2 frères et 3 sœurs, il fit construire le
prieuré de Guipy pour le « remède de l’âme de leur père et le salut de celles
de ses prédécesseurs » . Ce prieuré ainsi
que « quelques héritages » fut donné 4 ans plus tard à l’Abbaye Saint-Martin
de Nevers. - Ce fut ensuite
Pierre 1er, sire de la Tournelle, qui s’illustra notamment en 1214 à la
bataille de Bouvines - Quelques
incertitudes toutefois pendant quelques siècles, certaines sources parlent
d’un incendie du Château en 1347 puis lors de la guerre de Cent Ans et enfin
d’une destruction totale en 1474 par les troupes du roi Louis XI. - Au XVIème
siècle, Guy de la Tournelle était seigneur des lieux. Son épouse Claude de
Chissey fut inhumée à ses côtés en l’église d’Arleuf en 1580. - Leurs fils,
Pierre VI, lui succéda jusqu’à son décès peu après 1587. - Balthazar de la
Tournelle, décrit comme violent et emporté, prit la suite. - Charles de la
Tournelle en grande estime royale de Louis XIV vit ses seigneuries érigées en
marquisat en 1681. - Roger qui avait
pris la succession mourut en 1706 des suites de blessures reçues à la bataille
de Ramillies. - Au XVIIIème
siècle, un manoir, le manoir de la Tournelle (La Tornella) aurait été
reconstruit sur l’emplacement de l’antique forteresse (ou maison forte…). Jacques-Félix
Baudiau en parle en ces termes mais ne donne pas de date : «
Il a été rebâti sur les ruines d'une antique maison-forte, autour de
laquelle les manants et sujets de la seigneurie devaient faire guet-et-garde
en temps de guerre et d'imminent péril. Mais quelle différence entre ce
prosaïque pavillon et l'ancienne demeure des sires de La Tournelle ! Dans
l'un, tout est vulgaire ; dans l'autre, tout frappait l'imagination comme
les regards. Tours crénelées, donjon hérissé de meurtrières, murailles
épaisses, fossés profonds, lourds ponts-levis, chapelle castrale, tout
annonçait le séjour d'un haut et puissant seigneur ». - Son successeur,
élu de la noblesse en 1736, mourut la même année laissant la place à
Jean-Baptiste-Louis de la Tournelle. - En 1765,
Jean-Baptiste-Louis de la Tournelle vendit le marquisat et toutes ses
dépendances (qu’il aurait perdu au jeu en une nuit…) à Julien Guillaume de
Pestre, écuyer, comte de Seneffe et conseiller du roi. - Le nouveau
marquis laissa l’héritage à son unique fille qui épousa un autre conseiller du
roi, Joseph-Pierre-françois-Xavier Foullon de Doué, qui, révolution oblige,
dut partir à l’étranger. - Le « Château »
de la Tournelle fut alors vendu à un ancien fermier et les domaines
confisqués. - En 1828 les
forêts furent rendues et partagées entre le vicomte de Doué et ses trois
sœurs, Mesdames de Coussay, de Toussaint et de Bridieux. La vie au XVII ème siècleDans son ouvrage, « La vie dans un village du Morvan,
Arleuf 1625-1725 » (Editions Les chemins du passé – 2005- Voir également son
site à cette adresse : lescheminsdupassé), Gewa Thoquet a relevé
de nombreux témoignages issus d’actes notariés notamment et nous livre
d’étonnantes pratiques dont voici quelques extraits :
- le suicide par
exemple, ne s’arrêtait pas avec la mort du suicidé, il n’en avait pas encore
terminé, ses survivants non plus : «
Voici un extrait d'une sentence, terrible, rendue par le juge de Poisson et
exécutée le 22 janvier 1686 qui en rend compte : Contre
Jean guenard atteint et convaincu de setre précipité soy même en Letang dugué
dasseure Le dimanche six du présent mois sur les trois heures apresmidi par
laquelle il est ordonné que sa mémoire sera supprimée son cadavre trainé sur
une claye par le village du chaz la face contre terre par lexecuteur de la
haute justice et ensuite pendu par les pieds pendant 24 heures a une potence
sur le village du chaz aux gardebois et ensuite jette a la voyerie ce qui fut
exécute le même jour et ses biens confisqués ». - Heureusement que
le pauvre ne pouvait plus voir son malheur… aussi fallait-il être réactif et
inventif : «
A la vue de cette réaction des pouvoirs temporel et spirituel, l'homme du
XXIe siècle ne pourrait-il pas s'imaginer que la famille devrait essayer à
l'époque par tous les moyens de cacher le fait que l'un des siens s'était
suicidé. Dans les registres paroissiaux d'Arleuf à la date du 12 mars 1776 se
trouve une curieuse note concernant un décès pour le moins suspect. On lit en
effet : Simon
Trinquet 63 ans, des Manches, époux de Jeanne Gautherin, devenu imbécile
depuis quinze jours, perdu depuis trois jours, a été trouvé noyé dans l’étang
de Sanclerge, relevé par Mss de la justice le 13 mars 1776 inhumé dans le
cimetière le même jour. Au
cas où Simon Trinquet se serait suicidé, grâce au subterfuge de sa famille le
déclarant fou, il a pu être inhumé dans le cimetière et la famille a pu garder
ses biens ». Gewa Thoquet nous
rapporte également une impressionnante liste (non exhaustive…) de sabotiers
ayant exercés à Arleuf, mais nous parle aussi de métiers tels : - Joubtiers
(fabricants de jougs pour les bœufs), - Palliers
(fabricants de « palles », poteaux de clôtures), - Grauliers (dont
la nature de l’activité reste vague, y a-t-il un rapport avec le « grolier »
fabricant de galoches ?), - Charbonniers
(fabricants de charbon de bois), - Cendriers
(récupérant les bois non utilisables pour en transformer les cendres en
engrais ou en adjuvant pour lessives)… Autant de métiers
dont nous n’entendons plus parler. Les métiers du
textile étaient également très présents : - Tisserands
(tixier en thoille), - Tailleurs
d’habits - Fouleurs de drap
(consistait à piétiner les draps en laine, métier considéré comme polluant) - Drapiers
(généralement de riches marchands et non des fabricants). - … Chose étrange, les
actes notariés font ressortir de très nombreux documents relatifs à des
contrats d’apprentissage, ce qui pourrait (presque) paraître étrange pour
l’époque. Ne négligeons pas
non plus le côté festif qui n’était pas en reste, le nombre de « cabarets »
comme on les nommait alors était impressionnant (rappelons qu’à la veille de la
révolution, la population n’était que de 2000 habitants) «
En 1688 quatre marchands cabaretiers étaient installés dans le bourg même
d'Arleuf, à savoir Jean Jandrot, François Defosse, Léonard Dechaintre et
Charles Veau. Aux Pasquelins il y avait Jean Deleschenaud, Hughes Pasquelin
et, seule femme parmi les cabaretiers, Edmée Daubelaine, veuve d'Esmilland
Lemouchou décédé un an et demi auparavant. Lazare Buteau à Montignon était le
cabaretier qui tenait le plus gros débit. En effet, il devait payer 30 livres
par an tandis que Hughes Pasquelin, lui, payait seulement 18 livres. Pierre
Germain avait son cabaret aux Brenots, Pierre Guenaud au Chatz, Léonard Pillin
le Jeune au Chastelet et Jacques Léger à La Rochette. Le nombre important de
cabarets à Arleuf (4) et aux Pasquelins (3) vient certainement du fait que la
grande route entre Autun et Nevers passait par ces deux localités et non pas
parce que leurs habitants étaient plus assoiffés que les villageois qui
habitaient les autres hameaux d'Arleuf ». Imaginez aussi les
déplacements de l’époque, les distances entre villages et hameaux, les longues
forêts à traverser et rappelez-vous cette mention très actuelle : « Dernière
station avant autoroute… ». Ces lieux étaient
bien sur propices à quelques excès, ainsi Gewa Thoquet nous donne également un
aperçu des jurons en vogue à cette époque : «
En 1677, Jean Lemouchoux, père et fils : auroient mal traitté de parolles En
les Termes mordieu, Teste dieu, Coquin, fripon, Ivrogne, nous te tuerons
& Répétons a plusieurs & diverses fois ces parolles Injurientes &
Renimans du Saint nom du dieu.. Se seroient Emparées des pots verres plats
assietes & autres ustancilles quj estoient sur La table & les auroient
Rompus & brises En Les Jettans a La teste du dit cabaretier Pierre Buteau
avant de le battre ! » … Juste quelques
joies simples entre amis sommes toutes… Ou peut-être parce que le vin n’était
pas frais ? Pour d'autres pages savoureuses : http://lescheminsdupasse.fr/ TourismeLe
théâtre des Bardiaux :
Voir la page consacrée à ce lieu,
sur ce site, ICI Le camp des Blandins
: Voir sur ce site
le sujet entièrement consacré au « camp des Blandins », encore appelé «
Atelier 59 », un camp de prisonniers dans le Morvan… datant de la première
guerre mondiale.
Peu de gens, y
compris parmi les Morvandiaux, connaissent ce lieu qui semble sortir de
l’oubli pour son centenaire :
Voir la page consacrée à ce lieu,
sur ce site, ICI La Croix de Montloin (la Croix des
Galvachers) : Un sujet y est
également consacré dans « Les Galvachers », à lire dans le paragraphe « Le « Cô » de
Bussy et la côte de Montloin ». Les Galvachers
empruntant l’itinéraire « Anost => Nivernais => Berry », utilisaient
cette voie.
La croix est située
à peu près à mi-chemin d’une interminable côte, la côte de Montloin, qui
relie Anost à Arleuf et dont le sommet se trouve à peu près à la hauteur du
canal du Touron (Voir paragraphe suivant). La croix de
Montloin qui avait mal vécu l’usure du temps et dont il ne restait qu’une
triste poutre de bois pourrie a été remise en état en 2001 grâce à
l’intervention de Jacqueline Paineau, l’historienne du « Tacot entre
Château-Chinon et Autun ». Dans les "Légendes
du Morvan" publiées en 1888, A. Renaud raconte que la "Bête du Morvan"
sévissait en précisément en ces lieux :
"...elle
était connue sous le nom de Bête à Blaisot, chèvre par la tête et loup par le
corps...
Ce monstre prenait parfois
l'apparence d'un loup de haute taille, à poil fauve, efflanqué, avec des yeux
de braise, une gueule démesurée et une langue pleine de sang..." N’ayez pas peur, elle n’a pas été vue depuis
longtemps… Ou quelqu’un la prévient de nos visites… Le «
canal » du touron : Ce « canal » se situe à environ 3 km au Nord-Est
d’Arleuf, le long de la voie Bibracte-Alésia. C’est une tranchée, mesurant environ 500m de long,
20m de large pour 4 à 5m de profondeur (probablement le double à l’origine),
utilisée au cours des derniers siècles comme retenue d’eau. Il y a peu de chose à voir sur place mais l’histoire
de son origine est particulièrement intéressante.
Si la probabilité d’un canal fut longtemps envisagée et fortement argumentée, une autre possibilité s’est récemment développée : Une exploitation minière. 1ère hypothèse – Un canal de drainage et d’alimentation en eau Sa particularité, outre ses dimensions, est de se
trouver sur la ligne de partage des eaux entre Seine (Yonne) et Loire. En effet, les eaux s’écoulant vers l’Ouest et l’Yonne
pourraient tout aussi bien ruisseler vers l’Est via le ruisseau des Malpeines
et la rivière « Celle » situés sur le versant Loire. Initialement, ce canal, supposé être d’époque
gallo-romaine, aurait eu vocation à renforcer le débit de la Celle en drainant
les eaux du Haut Morvan appuyant ainsi un autre canal (également romain mais
long de près de 10km) qui captait les eaux de la "Celle" pour les diriger
jusqu’à Autun. Ce canal originel aurait eut comme débouché le
quartier de la Genetoye, près de la Gironette, ancienne Tour de Proserpine
dont il ne reste rien, située proche du Temple de Janus. Des restes sont encore visibles près de la ferme de
Bellevue, à proximité de l’aérodrome du même nom. Deux versions quant-à sa destination : - Alimenter en eau le quartier de la Genetoye, - Aider à l’étiage de l‘Arroux et à sa navigation
jusqu’à la Loire, un port ayant probablement existé au confluent
Arroux/Ternin. Le percement côté Yonne aurait eut pour but
d’apporter un flot supplémentaire destiné à favoriser le flottage du bois
jusqu’à l’Yonne et aurait été effectué beaucoup plus tard. Une autre version a été apportée en 1839 par le Comte
d’Esterno, éminent membre de la Société Eduenne, qui avait effectué des
relevés destinés à déterminer origine et destination de ce canal. De ses travaux, publiés en 1844 dans les Annales de
la dite Société Eduenne, il ressort que ces deux canaux n’en serait qu’un seul
à l’origine, datant effectivement de l’époque romaine. L’origine, assez vague malgré tout, serait « à
l'ouest de la grande route vers la rivière de la Selle et le hameau des
Champs-Garniers, à travers les bois de M. de Musigny ». Après avoir démontré et exclut que ce canal pouvait
être destiné à l’irrigation ou au fonctionnement d’usines ou de moulins, le
Comte d’Esterno conclut qu’il servait bien à alimenter en eau la ville
d’Augustodunum : « J'ai donc été forcément
ramené à la pensée que le canal avait pour but d'alimenter d'eau des
habitations de la ville d'Autun. De nombreuses ruines, aujourd'hui sous le sol
prouvent que la rive droite de l'Arroux était couverte de villas et de
maisons suburbaines, particulièrement au bois Saint-Jean à la Petite-Verrerie,
et autour du temple que l'on appelle vulgairement le temple de Janus. Les
sources de Montjeu alimentaient d'eau la ville d'Augustodunum. Mais les
habitations suburbaines n'avaient que trois ressources l'Arroux, le Tarnin et
la rivière de la "Selle". L'Arroux ne pouvait être amené avec avantage dans
la partie située en amont, 1° à cause de son défaut de
pente; 2° à cause de l'énorme
dépression occasionnée par la rivière du Tarnin, dépression qu'il aurait fallu
franchir, ce qu'on n'aurait fait qu'avec des travaux gigantesques; 3° enfin, parce que ses eaux
sont calcaires et limoneuses. » 2ème
hypothèse – Une exploitation minière
Et cette deuxième hypothèse remet en cause les
conclusions du Comte d’Ernesto… Depuis le début des années 2000, d’éminents
scientifiques on croisé la documentation géologique disponible et
l’observation des vestiges sur le terrain. Pour ce qui concerne le canal du Touron, les datations
au carbone 14 ont confirmé les origines préromaines du creusement mais ont
également mis en lumière « que cette tranchée se superpose à une large faille colmatée en quartz qui présente un potentiel métallogénique à or, voire à plomb argentifère ». Les aménagements intérieurs de la tranchée auraient
été fait de « quartz stériles » témoignant d’un filon sousjacent.
Le Canal du Touron mais également « Fosse » (Arleuf), « Argentolle » (Saint-Prix) ou encore « La Loutière » (Ouroux), ressembleraient donc bien à d’anciens sites miniers ouverts… Hélas il semble que seules des fouilles permettraient de valider cette hypothèse. Pour en savoir plus et mieux comprendre cette étude,
je vous renvoie à la publication de Béatrice Cauuet, Calin-Gabriel Tamas,
Jean-Paul Guillaumet, Christophe Petit et Fabrice Monna à cette adresse :
http://www.fabricemonna.com/wp-content/uploads/2011/05/2006dossiers2.pdf
Les « Mottes » : Les trois « Mottes » médiévales ci-dessous ont révélé leur passé beaucoup plus ancien en livrant quelques témoignages de l’époque gallo-romaine. Dans son ouvrage «
La fortification médiévale en Morvan-Autunois : la motte dans l’évolution des
structures défensives », Roland Niaux explique ainsi une « motte » «
Dès l’an mil était apparu un type nouveau de fortification élevé sur
motte. La motte de terre construite par creusement d’un fossé périmétrique
dont les déblais sont rejetés vers l’intérieur, est une conception primitive
de retranchement rapide et peu coûteux. Au départ, elle ne nécessite que de
la main d’œuvre. Aussi, on peut supposer que son apparition vient avant
l’an mil. La formule d’origine a peu à peu évolué par toutes sortes de
modifications : passage du plan circulaire à un plan pluriangulaire,
agrandissement de l’assiette pour y intégrer des dépendances, remplacement
du bois par la pierre pour la clôture et les bâtiments. On a même parfois
doublé le fossé ». 1)-La Tournelle : Au Moyen-âge, le
château était bâti sur une motte située à quelques centaines de mètres au sud
du château actuel, au lieudit « Pré de la Motte ». Pour qui les
cherche un peu, la motte, les talus et les fossés sont encore visibles. Ce
sont les seuls vestiges de la forteresse disparue et dont les terrassements
destinés à la ligne du « Tacot » entre Autun et Château-Chinon au début du
XXème siècle ont donné le coup de grâce. 2)-Beauregard : Uniquement pour
les touristes passionnés d’histoire, peu à voir et pas de chemin d’accès. Située dans un
bois de résineux à 1,5km au Sud-Ouest du théâtre des Bardiaux, cette autre
motte était bâtie sur l’à-pic d’un ruisseau menant à l’Yonne et protégée par
fossé et talus. L’Abbé
Jacques-Félix Baudiau, précise que cette maison forte aurait été bâtie sur les
ruines d’une villa gallo-romaine et qu’on y aurait trouvé des monnaies
remontant aux 1er et IVe siècles ainsi que des fragments de vases antiques et
des tuiles à rebords. La déliquescence
de ce site eut probablement lieu entre 1457, année où Philippe de la Tournelle
détaillait clairement les lieux dans un dénombrement et 1571 où Philippe de
Montjeu n’en décrivait plus ces mêmes lieux qu’en « une maisière et muraille où
estoit le châtel et thoise de terre à l’entour ». 3-)-Les Cloiseaux : Également appelée
« Chaintre du Clou », cette troisième motte est située à environ 750m au Nord
du hameau des Pasquelins. Détruite en grande partie non par les guerres mais
paraît-il par les travaux forestiers, il reste à en deviner l’emprise et les
fossés (alimentés par un ruisseau tout proche). L’église : Cette église est
remarquable par la sobriété de son architecture et de son intérieur. Placée sous le vocable de Saint-Pierre, elle fut construite sur les restes d’une église romane détruite vers 1900 (ancien vocable de Saint Pierre aux liens). En 1904, des fouilles ont permis de mettre à jour 2 sarcophages de gré. L’étang, la fontaine et l’ancien lavoir : L’ancien lavoir
est situé juste à côté de l’église, était jadis alimenté par une source. C’est aujourd’hui
un simple vestige d’un temps révolu. La source est
toujours active et son eau, drainée, alimente l’étang situé à l’arrière de
l’église. Il parait que « dans le temps jadis » on s’y serait livré à des « pratiques superstitieuses » aujourd’hui oubliées. En
Septembre 2018, tout cet ensemble était en cours de réhabilitation.
En Juin 2020,
le chantier est bien sûr terminé, tout est superbe...
La gare et le passage du Tacot : Située tout
près de l’église, cette gare est bien sur désaffectée mais pas
inoccupée.
Dans les années 1920-1930,
cette petite gare était souvent mise en cause dans les pesées des transports
de bois. Les convois pouvaient peser
entre 200 et 300 kg de moins par wagons sur le seul parcours Arleuf-Autun,
différence attribuée à la dessiccation des bois… Si, si ! Puisqu’ils vous disent que c’était possible… Le tracé du Tacot est encore visible à la sortie d'Arleuf, sur la route en direstion d'Anost
Le jambon du Morvan : Joseph Dussert a fondé sa
boucherie-charcuterie en 1903 à Arleuf. Fernand Dussert, son fils,
pris la succession de l’établissement, prospère et réputé mais de taille
modeste, en 1947. Peu avant 1950, il sera
pris par l’appel de la politique et, en 1974, sera élu sénateur. La maladie
écourtera son mandat et l’emportera en 1975. Ses successeurs se sont
alors attachés à transformer l’établissement en une entreprise de salaisons
dont quelques produits ont fait la réputation comme ce fameux « jambon sec »
du Morvan (qui serait, de nos jours, le seul frotté à la main au gros
sel…). De cette transformation est
née en 1997 un laboratoire indispensable au respect des nouvelles normes
sanitaires. En 2004, la main passe. Les
Établissements Fernand Dussert sont rachetés par les Salaisons Sabatier qui
maintiennent l’activité et conservent l’appellation, mais aussi et surtout,
préservent le savoir-faire et la valeur des produits régionaux. L’obtention d’une médaille
d’or au Concours Général Agricole 2013 à Paris pour son jambon sec a permis à
l’entreprise de doper les ventes, la fabrication est maintenant de l’ordre de
500 jambons par semaine. Bravo ! mais
personnellement, je reste avec l’idée que le Monsieur (ou la dame) qui
sale au gros sel à la main frotte trop fort ou reste trop longtemps sur chaque
jambon… On sent bien le fruit de son travail… Le Cornemuse : Petite dérogation à la
règle de ce site sur lequel j’évite soigneusement toute publicité, « Le
Cornemuse ». D’ailleurs, en passant à
Arleuf, vous ne pouvez pas le louper tant il est « haut en couleur ». Bar, restaurant, salle de
spectacle, groupes régionaux, Karaoké, tout y est… Sources documentaires- Wikipédia
- Jacques-Félix Baudiau, curé de
Dun-les –Places : « Le Morvan, essai géographique, topographique
et historique sur cette contrée. » - Roland Niaud : «
Beauregard » et « La fortification médiévale en Morvan-Autunois : la motte dans
l’évolution des structures défensives » - Gewa Thoquet : « La
vie dans un village du Morvan, Arleuf 1625-1725 » (Editions Les chemins du
passé – 2005-http://lescheminsdupasse.fr/) - Claude Chermain, passeur de mémoire, pour le
canal du Touron - Jacqueline Paineau, pour l'emplacement de la voie du Tacot - Société Eduenne : « Mémoire sur un canal dont
les restes longent la grande route d'Autun a Château-Chinon, présente avec les
plans a l'appui, par M. le Comte d'Esterno ». - André Coudre : documentation
personnelle - Établissements « Dussert » |